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Le licenciement silencieux : version patronale de la démission silencieuse

Un robot capable de prédire votre licenciement ?

Des robots capables de prédire qui risque de quitter une entreprise ou qui est le meilleur candidat pour un poste ? Mieke De Ketelaere, spécialiste de l'intelligence artificielle au centre de recherche Imec, tempère l'enthousiasme à ce sujet. "La technologie en est encore à ses balbutiements."

"Du point de vue de la politique du personnel, le potentiel de l'intelligence artificielle semble infini. Nous devrions pouvoir prédire qui quittera (ou devrait) quitter l’entreprise, qui deviendra le meilleur collaborateur ou comment garder les employés à bord du navire. L'intelligence artificielle (AI) a le vent en poupe", reconnaît Mieke De Ketelaere, mais rien n’est encore joué. "En revanche, nous remarquons que tout n’est pas encore au point dans certains domaines. Surtout lorsqu’il s’agit de prendre une décision automatique au sujet d’une personne", poursuit-elle.

Enfants

Mieke De Ketelaere estime que, de nos jours, les hommes d’affaires commettent de nombreuses erreurs car ils ne connaissent pas suffisamment l’intelligence artificielle. "Ils pensent souvent en fonction des économies en matière de coûts et cela peut dès lors impacter la qualité des services proposés aux employés."

Certes, l'intelligence artificielle peut automatiser une série de tâches mais elle n’en est encore qu’à ses balbutiements. "En ce moment, les systèmes apprennent en se basant sur des données dans lesquelles il découvrent des modèles. Un enfant de deux ans procède de façon identique. Nous apprenons aussi enfants de penser et raisonner de façon logique. C’est de cette façon que l’intelligence artificielle se doit d’être abordée."

N’en faire qu’à sa tête

Si un algorithme prend une décision automatiquement, il est nécessaire de montrer comment cette décision est prise. Il s'agit de gagner la confiance de l'utilisateur sur qui la décision peut avoir un impact. "Si vous ne pouvez pas fournir cette transparence, vous vous retrouvez face à un ordinateur qui n’en fait qu’à sa tête (et c’est la technologie qui décide à votre place, ndlr). L'intelligence artificielle peut être utilisée comme conseiller interne pour un service RH mais il est préférable de ne pas l'intégrer à un système automatisé de bout en bout."

Selon Mieke De Ketelaere, les risques de l’intelligence artificielle doivent être abordés. "Un certain nombre de mesures techniques peuvent être prises pour éliminer autant que possible les fameux biais ou 'échantillons biaisés' dans les données récoltées et les algorithmes. En revanche, vous n'obtiendrez jamais un système d'IA totalement exempt de biais dans un contexte RH", dit-elle. "Vous pouvez aussi utiliser des techniques pour indiquer à quelle décision un système réagit avant qu'il ne soit mis en ligne. Enfin, lors de la mise en place du système, vous pourrez constituer une équipe multidisciplinaire qui examinera les résultats des tests et évaluera de manière critique les dangers potentiels."

Il n’y a donc pas d'intelligence artificielle sans guidage humain. "L'IA n’est pas uniquement liée aux données et aux algorithmes. Les personnes et les processus des organisations doivent également être inclus dans l'approche pour assurer le succès du système."

(wv/eh) – Source : MARK Magazine

23 novembre 2021
goForHappy

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