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Travailler en pleine crise du coronavirus : témoignage de Niels, facteur chez bpost

Alors que les gens sont appelés à rester le plus possible chez eux en cette période de crise du coronavirus, Niels Willems (30 ans) travaille au quotidien à l’extérieur. En tant que facteur chez bpost, il livre votre courrier, vos bouquins, vos nouveaux vêtements et même vos rouleaux de papier toilette.
  • Niels Willems (30 ans) de Haelen
  • Études : soudage
  • Profession : facteur chez bpost
  • Vie privée : marié à Evelien

Tout le monde connaît le facteur. Mais à quoi ressemble une journée de travail normale pour vous ?

"Ma journée commence généralement à 4 heures du matin avec la distribution des journaux. Une fois celle-ci effectuée, je retourne au bureau de poste pour remplir mon sac de courrier avec des lettres, des colis et des brochures publicitaires. Je pars en tournée vers huit heures du matin. Jusqu'à récemment, je n'avais pas d’itinéraire fixe. Cela ne m’a jamais dérangé car chaque journée de travail était différente. Ne pensez pas que je n'aime plus mon travail, bien au contraire (rires). Les gens savent à quelle heure je passe et ils commencent à mieux me connaître. C'est bien. Discuter à proximité de la boîte aux lettres ou de la porte d'entrée est toujours agréable."

La plupart des magasins sont fermés. Les gens commandent-ils massivement en ligne pendant la crise du coronavirus ?

"Nous avons déjà livré plus de colis au cours des dernières semaines que pendant la période des fêtes de fin d’année. Bien que les gens ne commandent pas de poupées ni de voitures téléguidées à déposer sous le sapin de Noël, ils optent pour des livres, des vêtements et des fournitures de jardin. Une telle attitude est logique : lorsque les magasins sont fermés, la commande en ligne reste la seule option. Je n’y échappe pas non plus. J’ai récemment acheté des vêtements de course supplémentaires. Enfin, je constate qu'il y a de moins en moins de lettres dans mon sac de courrier."

La crise du coronavirus a-t-elle affecté votre manière de travailler ?

"Absolument ! Alors que nous étions environ septante personnes présentes au bureau vers sept heures du matin, nous y entrons désormais par petits groupes. C’est la seule façon de garder suffisamment de distance entre collègues. Nous nous lavons aussi beaucoup plus souvent les mains qu’avant et avons toujours un flacon de gel désinfectant avec nous. Des masques buccaux et des gants sont également disponibles à tout moment. Lorsque nous livrons un colis, nous respectons les mesures de distanciation sociale. Nous sonnons aux portes et faisons ensuite quelques pas en arrière avant de converser avec les gens. Ces derniers apprécient et respectent notre démarche. Il m’arrive parfois de croiser des personnes derrière leur fenêtre me signalant que je peux simplement déposer le colis ou de tomber sur une note accrochée à la porte d’entrée me demandant simplement de frapper à la fenêtre pour signaler que le colis a été livré."

"Les tournées prennent parfois un peu plus de temps que d’habitude en raison des nombreux paquets à livrer. Les facteurs devant distribuer beaucoup de colis peuvent compter sur l’aide de leurs collègues. En ce moment, je m'en fiche de travailler une heure de plus ou de moins car je n’ai de toute façon pas grand-chose à faire pendant mon temps libre. Est-ce que j’ai peur en travaillant ? Oui et non, pas tellement pour moi-même mais plutôt pour les nombreuses personnes âgées auxquelles je rends visite et qui sont plus vulnérables. Heureusement, personne dans notre bureau n’a été contaminé par le coronavirus."

Votre vie privée est-elle impactée par cette crise ?

"Pas vraiment. On me demande parfois si je n'ai pas peur d'infecter ma femme mais je pense que c'est l'inverse. Elle travaille dans un centre de soins et il s’agit d’un secteur durement touché par le Covid-19. Heureusement, son bureau a été épargné mais, en cas d’infection, celle-ci se propagerait comme une traînée de poudre. Selon moi, le plus dur dans cette crise est le manque de contacts avec la famille et les amis. Mes beaux-parents et ma sœur vivent à Meise et cela fait plus d'un mois que je ne les ai pas vus. Mais tout le monde est dans le même bateau donc je prends mon mal en patience."

La crise du coronavirus durera-t-elle encore longtemps ?

"Une fois le confinement terminé, je pense que les choses vont se calmer. Les gens aspirent à se rendre dans un magasin de vêtements ou une librairie. Nous l'avons déjà constaté avec la réouverture des magasins de bricolage mais les achats en ligne resteront toujours populaires, même après le coronavirus."

Pensez-vous – une fois l’épidémie sous contrôle – que votre travail sera le même qu'auparavant ?

"Nous sommes désormais plus conscients que jamais qu'une bonne hygiène des mains est primordiale et que les virus et les bactéries se transmettent très rapidement. Le gel pour les mains restera dans nos poches pendant un certain temps. Nous sommes désormais tellement habitués à la distanciation sociale que nous continuerons à le faire pendant longtemps. J'espère secrètement qu'après la crise du coronavirus, les citoyens n'oublieront pas ce que représentent les facteurs. En ce moment, les gens sont très reconnaissants, nous remercient souvent et nous voyons de beaux dessins accrochés aux fenêtres qui nous sont destinés. À Pâques, certains collègues ont même reçu des œufs de Pâques ou des chocolats. Non pas que nous nous y attendions, mais cela fait plaisir de voir que des personnes nous soutiennent et réalisent que le métier de facteur n’est pas superflu."

Quels bons conseils aimeriez-vous donner aux personnes qui vous lisent ?

"Il arrive parfois que les gens soient si enthousiastes à notre arrivée qu’ils se ruent vers nous sans penser à la distanciation. En tant que facteur, vous ne pouvez pratiquement rien faire d'autre que de remettre les lettres et les colis aux citoyens. Il est parfois difficile de maintenir en permanence quelques mètres de distance. Un bon conseil : attendez toujours que l'on sonne à votre porte, cela nous laissera le temps de faire un ou deux pas en arrière."

Lisez aussi : Qu’adviendra-t-il de votre carrière après le coronavirus ?

(dt/em/eh)

23 avril 2021
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