Allocation de chômage
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Le licenciement silencieux : version patronale de la démission silencieuse

Gagnez-vous davantage en tant que chômeur temporaire ?

Incroyable mais vrai : certains travailleurs sont financièrement mieux lotis que d'habitude en raison du chômage temporaire dû à la crise du coronavirus. En plus des avantages sociaux du gouvernement, certains employeurs offrent jusqu'à 20 euros par jour à leur collaborateurs. Avez-vous également un patron attentionné ?

Aide supplémentaire

Le chômage temporaire en période de coronavirus n'est pas forcément synonyme de catastrophe financière. Jusqu'au 30 juin 2020, l’ONEM assure une allocation de chômage temporaire représentant 70% de votre salaire brut, bien que plafonnée à 2754,76 euros brut par mois. Cet avantage est complété par une prime fédérale d'environ 150 euros et une prise en charge mensuelle unique de votre facture d'eau et d'énergie.

Grâce à ces mesures de soutien, le gouvernement veut s'assurer que le pouvoir d'achat soit maintenu et que les entreprises en bonne santé n’investissent pas au-delà de leurs limites, ce qui entraînerait des pertes d'emplois. Mais ce n'est pas tout : certains employeurs offrent un montant supplémentaire en plus des avantages précédemment mentionnés.

Enquête révélatrice

Qui sont ces employeurs, que font-ils et qu'est-ce qui les anime ? La société de services RH Acerta a mené une enquête auprès de plus de 40.000 employeurs en se basant sur le calcul des salaires du mois de mars. Les résultats furent révélateurs.

  1. Un salarié en chômage temporaire sur dix bénéficie d’une compensation financière de son employeur en plus de ses prestations.
  2. Bien qu’il y ait plus d’ouvriers que d’employés au chômage temporaire (les employés sont plus susceptibles de continuer à travailler à domicile), ces derniers reçoivent plus souvent un coup de pouce financier de leur employeur : 11,9% d’employés (et 17,5% de cadres) contre 5,5% d’ouvriers.
  3. Au niveau des personnes à qui l’on verse une somme d’argent supplémentaire, 80% des ouvriers et 60% des employés reçoivent un montant allant de 5 à 20 euros par jour.
  4. Pour les cadres, celui-ci varie davantage et oscille entre 1 et 100 euros par jour.
  5. En raison de l'allocation de chômage établie à 70% (avec un salaire brut plafonné), les employés avec un salaire brut plus élevé perdent plus que les employés avec un salaire brut moyen ou bas. Nous constatons que les employeurs interviennent plus rapidement et facilement auprès des employés gagnant le plus d’argent.
  6. Les grandes entreprises comptent moins de chômeurs temporaires que les petites ou moyennes entreprises. Ce n’est pas illogique car les grandes entreprises ont plus de réserves financières et plus de possibilités internes pour garder leur personnel en activité de manière adaptée (télétravail). La demande de chômage temporaire reste une procédure complexe et se fait toujours en concertation avec le comité d'entreprise et les représentants syndicaux. Une solution interne évite cette procédure.
  7. Les petites entreprises n'ont pas toujours suffisamment de réserves financières pour offrir une compensation financière et sont plus susceptibles d'opter pour le chômage temporaire. Ces entreprises sont donc les plus durement touchées par la crise du coronavirus, à tel point qu’elles doivent faire face à des problèmes de liquidités.

À consommer avec modération

Avouons-le : en tant que chômeur temporaire, les allocations qui vous sont versées vous offrent un solide filet de sécurité financière (grâce à notre sécurité sociale). Selon l'entreprise où vous travaillez, votre statut (ouvrier, employé, cadre) et le nombre de jours pendant lesquels vous êtes effectivement mis en chômage temporaire, vous toucherez peut-être même plus que pendant vos journées de travail classiques avant la crise.

Cependant, le but d’un tel système n’est pas de travailler moins tout en gagnant plus. Travailler doit toujours rapporter davantage que ne rien faire. Enfin, sachez que l'indemnité de chômage temporaire due à un cas de force majeure est une solution d'urgence 'temporaire', en attendant la relance anticipée du monde des affaires.

Enfin, voici bon conseil destiné à tous les salariés en chômage temporaire : l’ONEM ne pouvant pas suivre les nombreuses demandes de chômage temporaire, chaque bénéficiaire a pour l’instant droit à une indemnité forfaitaire de 1450 euros nets par mois. Avant de faire la fête virtuellement avec vos amis, veillez à gérer votre argent en bon père de famille et évitez les dépenses inconsidérées.

Il sera ensuite déterminé si oui ou non vous aviez droit à plus (ou moins) d’allocations. Gardez donc un œil sur votre boîte aux lettres avant la fin de l’année 2021 : votre déclaration d’impôt vous permettra d’y voir beaucoup plus clair.

(mr)

8 mai 2020
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