« Dans le football féminin, (presque) tout le monde travaille ou étudie en parallèle »

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Dans le cadre de la série DAZN « All Access », le présentateur Maxime Dôme a passé une journée au Standard Femina, l'équipe féminine du Standard de Liège. Nous avons récolté ses premières impressions après s'être immergé dans le monde du football professionnel féminin.

Bonjour Maxime, ravi de vous rencontrer. Comment vous-sentez-vous suite à cette journée en tant qu'entraîneur du Standard Femina ?

« Ce fut pour moi un véritable privilège de découvrir l'aspect professionnel du football féminin. Étant moi-même coach d’une équipe au sein de la ligue de football féminin amateur BBFL (Belgian Bright Football League), pouvoir passer une journée au Standard de Liège fut une expérience enrichissante à bien des égards. Le Standard ayant une réputation de taille dans le monde du football féminin, j’ai passé un agréable moment en compagnie du staff et de l’équipe.

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Quel a été votre plus grand défi ce jour-là ?

« Se faire accepter par les joueuses (rires). Elles étaient quelque peu méfiantes au début et se demandaient pourquoi je venais m'immiscer dans leur vie sportive. J’ai dû montrer que je n'étais pas là pour les juger, mais pour mettre le football féminin sur le devant de la scène ».

« J’ai petit à petit brisé la glace et, en apprenant à mieux nous connaître sur le terrain, nous nous sommes vite rendu compte que nous étions animées par la même passion du football. Tout le monde s'est détendu, le stress a disparu pour laisser place aux sourires et à l'amour du jeu ».

Contrairement aux hommes, les joueuses combinent généralement leur carrière de footballeuse avec des études et/ou un emploi à temps plein ou partiel. Est-ce problématique ?

« Bon nombre de joueuses ne peuvent pas s'entraîner pendant la journée parce qu’elles travaillent à ce moment-là. Elles doivent dès lors se libérer en soirée pour s'entraîner. De plus en plus de joueuses parviennent à vivre du football, mais c'est beaucoup plus difficile pour elles que pour les hommes. Ensuite, beaucoup de joueuses sont encore aux études et ne peuvent donc pas toujours s'acquitter de leurs obligations footballistiques.

« Heureusement, nous constatons que les choses évoluent : il y a de plus en plus d'opportunités de devenir joueuse professionnelle à l'étranger. La Belgique est malheureusement encore un peu à la traîne, mais l'avenir s’annonce prometteur. »

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« Enfin, bon nombre de joueuses belges ont arrêté de jouer au football pour se consacrer à leur carrière. Mais il y en a - heureusement ! - qui ont osé arrêter de travailler pour se consacrer pleinement au football, mais à l'étranger. »

À quoi ressemble une journée d'entraînement typique pour les joueurs ?

« Les séances d'entraînement sont toujours organisées en fonction de ce qui est possible pour les joueuses, en combinaison avec leur travail et/ou leurs études, et pour le club lui-même. Elles ont donc généralement lieu en fin d'après-midi, voire en soirée. »

Quels métiers exercent ces joueuses ?

« La plupart des joueuses que j’ai rencontré étaient des étudiantes. Je sais également que certaines joueuses sont policières pendant la journée. Au niveau des coachs, certains sont professeurs d'éducation physique, préparateurs physiques ou coachs sportifs.

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« Stéphane Guidi est entraîneur (presque) à temps plein du Standard Femina, a un contrat de 38 heures mais il travaille aussi comme professeur d'éducation physique à Seraing. »

Maxime Dôme en Stéphane Guidi

Les joueuses ne devraient-elles pas être rémunérées de la même manière que leurs homologues masculins, afin qu'elles ne doivent pas étudier/travailler et qu'elles puissent se concentrer à plein temps au football ?

« C'est une question à laquelle il est difficile de répondre.... Je ne sais pas si l'égalité des salaires est la solution. Je pense qu'il devrait y avoir plus d'équité. J'espère vraiment que le football féminin se démocratisera et que les joueuses pourront vivre de leur passion sans avoir besoin d'un travail en parallèle pour survivre financièrement.

« Dans le football masculin, il arrive qu'un joueur gagne 15 fois plus que son coéquipier. Je ne pense donc pas qu'il soit facile de comparer le football masculin et le football féminin. »

Les footballeuses sont-elles plus actives (en raison de la combinaison du football et du travail/études) que leurs homologues masculins ?

« Leurs journées sont évidemment plus chargées car elles combinent une vie professionnelle avec du sport de haut niveau. En revanche, la vie quotidienne des footballeurs est beaucoup plus intense en termes de football.

Qu'est-ce qui vous a le plus marqué en tant qu'assistant de l'entraîneur Stéphane Guidi au Standard Femina ?

« Le fait que le football s'adresse absolument à tout le monde. Quand j'étais jeune, le football avait une forte connotation masculine, mais ce n'est plus le cas, loin de là. J'ai passé de précieux moments avec l'équipe féminine du Standard. Vive le football féminin !

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(eh/kv)

19 novembre 2024
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