Comment l'intelligence artificielle va-t-elle façonner le CV de demain ?
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"L'agriculture dans notre pays est à un tournant : les agriculteurs doivent produire plus avec moins de ressources", déclare Evert Deseure, coordinateur Smart Digital Farming chez le fournisseur agricole Arvesta, qui analyse et suit les nouvelles technologies et solutions du moment. "Chez Arvesta, nous sommes très attachés à l’innovation afin de garantir l'efficacité et le rendement." L’une de ces innovations est le drone afin de cribler et sélectionner les semences.
Arvesta dispose de 'champs de test' partout en Belgique où de nouveaux types de céréales sont testés. Un drone survole régulièrement les étendues pour analyser des problèmes tels que l'élévation des cultures, leur hauteur, les alliages (chute des grains) et le stress des plantes (ce que ressent une plante). "Sur cette base, nos représentants peuvent sélectionner et conseiller les meilleures variétés de céréales pour nos agriculteurs", poursuit Evert Deseure.
Les drones sont équipés de deux types de caméras : les caméras RVB (qui peuvent offrir une haute résolution pour que le drone puisse voler plus haut) et les caméras multispectrales. Evert Deseure : "Vous pouvez les utiliser pour découvrir des choses que vous ne voyez pas à l'œil nu, comme par exemple le stress des plantes."
La technologie permet de faire des observations de manière constante et plus objective. Seule la législation de vol belge semble être quelque peu complexe en matière de drones. "De fait, vous ne pouvez pas voler n'importe où et n'importe quand. Nous ne pouvons par exemple voler au-dessus de nos terrains d’essai que les week-ends parce qu’ils sont proches des aéroports militaires. Les conditions météorologiques doivent également être bonnes : luminosité constante et absence de pluie. Cela nécessite donc une bonne planification et une bonne organisation."
Le projet de drone d'Arvesta est le fruit d'une collaboration relativement récente avec d'autres partenaires. "Nous sommes pleinement opérationnels depuis cette année et parvenons à gérer un certain nombre de paramètres du processus de croissance. Entre temps, les chiffres sont arrivés et sont en cours de traitement. Nous recherchons par exemple actuellement les variétés de céréales les mieux adaptées à nos agriculteurs. Nos représentants peuvent leur fournir des informations très utiles et ainsi les guider davantage. Auparavant, la sélection était entièrement manuelle et nous devions analyser régulièrement tous les champs de test, ce qui prenait beaucoup de temps. De plus, nous pouvons maintenant comparer les images de drones actuelles avec les images précédemment créées et ainsi collecter les données de manière encore plus objective."
Aquafin travaille sur un drone capable d'inspecter les égouts. Encore plus remarquable, ce drone est contrôlé par des collègues. "Il ne s’agit en tout cas pas d'un drone ordinaire", affirme Alexander Mouton, conseiller en gestion des égouts. "En collaboration avec mes collègues, je crée des 'cartes de risques' sur lesquelles nous indiquons où nous souhaitons initialement inspecter les systèmes d'égouts. Un égout sous une voie ferrée comporte par exemple plus de risques de dommages qu'une canalisation située sous un champ", dit-il.
De plus, Alexander participe également à l'analyse d'images de caméra réalisées dans les égouts. "Pour ce faire, nous avons deux techniques. D'une part, nous utilisons un chariot sur roues qui traverse l'égout mais nous devons le vider à chaque fois. Cela coûte beaucoup d'argent? En réalité, plus que l'inspection elle-même". Une deuxième technique est celle de la caméra à zoom qui consiste à zoomer sur un tube connecté depuis une fosse d'inspection. "Cela donne une image plus limitée, mais coûte moins cher. Cette technologie est très utile en cas d’obstructions ou de dégâts importants, mais vous aurez plus de mal à remarquer les petits détails."
Et c'est là que les drones entrent en jeu. "Chez Aquafin, nous avons un projet test impliquant des drones dans notre processus d’innovation. Ceux-ci nous permettraient de voler dans des canalisations et de filmer des images sans avoir à nettoyer cet égout", poursuit Alexander Mouton. Aquafin est en train de développer son propre drone spécialement dédié à cet effet. "Il s’agira d'une sorte de pré-inspection. Cette technique se veut d’abord et avant tout complémentaire aux deux autres précédemment mentionnées."
Piloter dans les égouts avec un drone est tout un art : beaucoup de savoir-faire et de tests sont impliqués. "Le risque de collision est élevé, il faut parfois voler à l’aveugle et avec peu de connexion. L'appareil doit aussi pouvoir résister à l'environnement quelque peu hostile de l'eau et des gaz. Ce n’est donc vraiment pas un drone ordinaire. De tels modèles sont spécifiques et coûtent plus cher qu'un drone externe 'clasique' pouvant déjà atteindre les 3.000 euros pour une configuration dite 'professionnelle'."
Quoiqu’il en soit, Alexander Mouton pense que cette innovation peut être utilisée pour visualiser davantage de zones d’assainissement avec le même budget pour les inspections d’égouts. Entre temps, lui et ses collègues continuent leur travail. "La phase de conception est presque terminée. D'ici l'année prochaine, nous pourrons tester les drones dans l'environnement réel des égouts ", affirme-t-il.
Enfin, un aspect important est la manière dont le drone sera piloté. Et ce n'est pas par une entreprise ou des pilotes spécialisés. "Notre objectif est d'engager nos propres collaborateurs techniques et internes pour contrôler les drones. Une opportunité unique !"
(eh/ll/wv) – Source : MARK Magazine
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