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Bruxelles : une ville radieuse malgré une image écornée

bxlrad
Une offre d’emploi plus large et un salaire moyen plus élevé qu'ailleurs sont deux raisons objectives de choisir Bruxelles comme lieu de travail. En revanche, les employeurs bruxellois surfent sur l'actualité de la capitale. Si Bruxelles apparaît de manière positive dans l'actualité, l'intérêt à son sujet augmente. L'inverse est également vérifié : l'agitation récente au sujet du péage urbain à Bruxelles n'est qu'un exemple parmi tant d’autres. Et pourtant, cette mauvaise image unilatérale n'est tout simplement pas correcte, estiment les employeurs bruxellois.

Il s'agit de la quatrième session de la table ronde orchestrée par Jobat en compagnie d'employeurs bruxellois. De gauche à droite sur la photo :

  • Dirk Leonard (Ville de Bruxelles)
  • Cedric Verschooten (Talent Bruxelles)
  • Werner Leemans (Jobat)
  • Alain Berton (Sibelga)
  • Frank Leroy (KBC Bruxelles)
  • Jacques Gorteman (Ecole de police bruxelloise GIP-ERIP)
  • Tim Debeck (Vivaqua)
  • Caroline Mancel (Actiris)
  • Emmanuèle Rycx (Vivaqua)
  • Pas sur la photo : Johan Claes (STIB-MIVB)

L’inconnu fait peur. Surtout en Flandre lorsqu’il est question d’envisager Bruxelles comme lieu de travail. Dirk Leonard : "En Flandre, la rénovation urbaine à Hasselt, Malines ou Gand est déjà terminée depuis dix à quinze ans. Bruxelles est restée longtemps à la traîne mais rattrape désormais le temps perdu."

Emmanuèle Rycx : "Bruxelles n'aura jamais l'image d'une 'ville musée' comme Gand ou Louvain. Il y a un cap à franchir et il est parfois utile de connaître quelqu’un qui puisse vous montrer les beaux côtés de la capitale. À Bruxelles, vous trouverez une grande variété typique de la plupart des grandes villes mais sa complexité peut être dissuasive."

La capitale a des qualités dont vous pouvez bénéficier en tant qu'employé si vous faites quelques efforts, reconnaît le Bruxellois Johan Claes. "Je ne me suis jamais ennuyé à Bruxelles. Quiconque dit que cette ville est ennuyeuse n’y connaît rien. Bon nombre de Flamands y venant à contrecœur pour la première fois apprennent à connaître la ville et en tombent follement amoureux. Je vous conseille de vous laisser embarquer pas des Bruxellois et d’ignorer la presse est ses articles négatifs au sujet de Bruxelles. Tout y est possible en matière de travail."

Une grande ville au format de poche

Caroline Mancel : "Un emploi sur six en Belgique se trouve à Bruxelles. Il s’agit d'un argument de vente relativement fort. Tous les Belges ont droit à un 'Hello Belgium pass' avec des trajets en train gratuits, peut-être devrait-il obligatoirement contenir un aller-retour vers Bruxelles (rires)". Curieusement, passer le cap de se rendre à la capitale ne s'applique pas aux salariés étrangers. "Bruxelles en tant que marque attire beaucoup plus les étrangers que les Flamands ou les Wallons", déclare Frank Leroy. "Ne vous y trompez pas, la capitale est une attraction internationale."

"Les étrangers trouvent la qualité de vie à Bruxelles plus élevée que dans les autres villes", poursuit Caroline Mancel. "À Paris, il faut vraiment gagner beaucoup d’argent pour pouvoir s'offrir un style de vie bruxellois. Ici, vous pouvez profiter de tous les aspects de la ville. La vie et la culture sont beaucoup plus abordables à Bruxelles."

De plus, malgré sa petite taille, Bruxelles est bel et bien une métropole. Frank Leroy : "Appelez cela une grande ville de poche, avec plusieurs 'villages' en périphérie. Ceux-ci s’avèrent parfois très agréables à vivre. Il faut juste prendre le temps de dénicher la perle rare." Jacques Gorteman : "Pensez simplement à la place Sainte-Catherine ou à la place Jourdan…". Johan Claes : "Délaissez votre voiture et explorez Bruxelles à pied ou à vélo, il n’y a rien de tel pour en découvrir les moindres recoins."

Lisez aussi : Bruxelles comme lieu de travail : toujours plus accessible

Ouverture et tolérance

Frank Leroy : "Il existe une énorme communauté de jeunes qui font leurs premiers pas dans la vie active à Bruxelles. La situation géographique centrale en Europe, les qualités professionnelles et le multilinguisme sont les principaux atouts de Bruxelles. Le mélange des cultures favorise une communication fluide et une plus grande accessibilité. À ce niveau, Bruxelles est un pôle d'attraction mais les Flamands et les Wallons n’en sont pas suffisamment conscients. Ils apprécient beaucoup moins Bruxelles que les étrangers."

Caroline Mancel : "On entend souvent des anciens étudiants de la VUB qui restent vivre à Bruxelles après leurs études. À mon avis, il y en aura de plus en plus." Frank Leroy parle de sa propre expérience. "L'effet de surprise est souvent génial. Ma fille a étudié à Gand, ne connaissait pas du tout Bruxelles et parlait à peine le français. Elle travaille désormais à l'UZ Brussel, a construit un cercle d'amis à Bruxelles et y recherche d'urgence un appartement. Elle ne veut pas retourner en Flandre."

"Je pense personnellement que Bruxelles est devenue beaucoup plus tolérante et accessible en termes de langue. Tout y est devenu plus dynamique et organisé, les contacts entre les organisations privées et gouvernementales se déroulent beaucoup plus facilement. En tant que néerlandophone, vous êtes également plus apprécié. Grâce aux jeunes diplômés et aux personne qui débutent dans la vie active, il y a aussi une communauté LGTBQ florissante. Bon nombre de Parisiens viennent par exemple à Bruxelles pour son climat décontracté, malgré la fausse image d’insécurité qui lui est parfois donnée. Selon moi, cette tolérance de Bruxelles n’est pas suffisamment valorisée."

Le marketing de la ville est essentiel

Les employeurs bruxellois ont comme l'un de leurs plus grands atouts… Bruxelles. Alain Berton : "Avec notre campagne d’image de marque d’employeur, nous souhaitons mettre Sibelga en avant auprès des candidats potentiels. Nous voulons impliquer l'ensemble de la ville de Bruxelles car, jour après jour, nos collaborateurs s'engagent à apporter de l'énergie à tous les Bruxellois". Des telle démarches ne sont que trop peu présentes à Bruxelles : "Les Bruxellois sont trop timides pour se mettre sur le devant de la scène", explique Emmanuèle Rycx.

Johan Claes est du même avis : "Un Bruxellois n'est pas chauviniste et ne se soucie pas de ce que les autres pensent de lui. Il s’agit là d'une grande différence par rapport aux Parisiens ou aux Anversois (rires). Nous ne nous vendons pas assez. Mais quand les Flamands y prennent goût, il n'y a plus de mesure."

Cedric Verschooten conclut : "Bruxelles se met moins en avant que d’autres villes. Et pourtant, son image de marque est forte et elle a le potentiel de rayonner auprès des employeurs bruxellois et leurs salariés. Autour de cette table, nous n'avons clairement pas à nous convaincre des avantages de Bruxelles mais cette ville est encore trop méconnue de notre groupe cible : les candidats flamands souhaitent travailler à Bruxelles."

(wch/eh) – Photo : Bart De Waele


26 octobre 2020

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