VIE D'ÉGLISE
DES HISTOIRES DE VIE
Toon websitewww.cathobel.beOn les appelle les sans-abri
Sans-abri, SDF, personnes de la rue. Qui sont-ils, eux qui vivent dans les rues de nos villes? A l'occasion de la Journée mondiale pour la fraternité humaine du 4 février, nous vous proposons un éclairage différent.
- Frank Bruynbroek
trer des difficultés et, si l'on n'a pas un noyau familial
ou d'amis autour de soi, l'accumulation des problèmes
peut mener en rue.
Il y a Francis, abandonné à la naissance, qui vit sa
jeunesse en internat, développe des problèmes psychologiques
et n'est pas capable de gérer son argent.
qui sont une bouée pour beaucoup, la signification que l'on compte pour quelqu'un.
Noël : un banquet de fête
A Noël, tous se sont retrouvés à l'église Saint-Bar-
La joie se lisait sur les visages au repas de Noël de Kamiano.
ouvent, quand on évoque les sans-abri, l'image la plus fréquente est celle d'un mendiant, ayant consommé de l'alcool ou de la drogue, qui "dérange" dans un centre-ville. SPourtant, derrière chaque personne, il y a une histoire de vie, faite de chutes, de blessures ou de maladie. Une séparation dans un couple, la perte d'un emploi, un "accident de vie" peuvent mener à rencon-
Il alterne entre un logement, qu'il trouve lui-même, et
la rue. Il y a Mustafa, sans-papier qui, si on le croise
en rue, paraît comme tout le monde. Il y a Piotr, grand
lecteur, qui connaît 5 langues, mais qui rencontre des
problèmes psychiatriques.
Il y a bien sûr aussi des personnes déstructurées à
cause de l'alcool, de la drogue ou de la vie en rue, qui
semblent "perdus" pour la société. Tous sont accueillis
au restaurant social Kamiano (nom donné au père
Damien par les lépreux à Molokai) de Sant'Egidio, à
Liège. A leur côté, des personnes âgées isolées, des
personnes en grande précarité fréquentent le restaurant
car la solitude est aussi une des grandes pauvretés
dans la société d'aujourd'hui.
A Kamiano, chacun vient comme il est, avec ses joies
et ses peines, ses colères et ses moments de bonheur.
C'est le cas d'Ufuk qui arrive en montrant la clé de son
nouveau logement après 3 ans dans la rue.
Ce sont des bénévoles qui assurent le service des repas,
gratuits, car c'est une solidarité évangélique qui
anime Kamiano. Outre le service, ils prennent aussi le
temps de rencontrer les personnes, en créant des liens
thélemy, à Liège, pour un repas de fête. Plus de 200
personnes ont passé une soirée inoubliable, entourés
par 80 bénévoles. Très vite, on ne sait plus qui sert et
qui est servi. C'est une grande famille qui est réunie
à l'occasion de la naissance de Jésus, pour qui il n'y
avait pas de place à l'auberge. Aujourd'hui, les plus
petits sont accueillis dans l'église. C'est le sens de la
fraternité humaine tant soulignée par le pape François.
Etre reconnu comme une femme ou un homme qui a de
la valeur est important car une personne ne se limite
pas à son apparence ou sa pauvreté.
Kamiano fonctionne essentiellement grâce aux dons*.
Un don, petit ou grand, permet de prendre en charge
des repas servis deux fois par semaine. Un cercle vertueux
de la solidarité peut changer la vie, plus que ce
qu'on l'imagine.
- F.D.
*Dons déductibles à partir de 40€, avec communication du numéro national, sur le compte de l'asbl Solidarités au Pluriel BE
Toon nummer06 3630 6195 2122.
OFFRE D'EMPLOI
Le Foyer de Charité de Spa-Nivezé recherche son ou sa nouvel(le) intendant(e) !
L'Evêché de Liège recrute un(e) intendant(e) de maison à temps plein, au sein du Vicariat pour la Vie consacrée, les Mouvements ecclésiaux et les Sanctuaires., Une bénédictine "convertie" au zazen
Depuis 2006, sœur Gaëtane est la coordinatrice du Dialogue interreligieux monastique (DIM) pour la Belgique francophone. Une mission qui l'amènera à pratiquer aujourd'hui le zazen, afin d'entrer encore plus profondément dans le mystère du silence de Dieu.
'est à 21 heures, après les vigiles, que sœur Gaëtane m'a donné rendez-vous pour notre entretien. La journée touche Cà sa fin, mais elle m'accueille avec une attention vive. D'emblée, elle
précise: "Je vous répondrai à partir de mon expérience... La théorie, vous la trouverez dans tous les bons livres!"
Dans le calme du monastère, elle nous ouvre une porte vers l'intimité de sa foi.
"Chaque jour, la rencontre avec Dieu dans la solitude, que l'on appelle l'oraison, est pour moi un espace privilégié. Depuis ma jeunesse, je me suis sentie appelée à cet enfouissement dans le silence
", confie-t-elle.
Née en 1955 à Bruxelles, Gaëtane Seulen
grandit dans une famille catholique,
et reçoit une éducation religieuse. Sa
première rencontre "intime" et "intense"
avec Dieu aura lieu à l'âge de 13
ans. "Un soir, dans une prière, j'ai reçu le don de Sa présence. Le Dieu Père était
là." Une expérience fondatrice que l'adolescente gardera longtemps secrète. Jusqu'à ses 21 ans, elle vit des années
"de distraction et d'expériences amoureuses
", tout en poursuivant des études pour devenir infirmière: "A cette époque,
j'avais la sensation d'avoir gaspillé ce don reçu à 13 ans. Je croyais que c'était
irréversible." Mais, un an plus tard, elle
ressent la "miséricorde de Dieu" et un "appel à la vie religieuse". "J'ai retrouvé cette présence de Dieu qui se manifestait dans un amour infini surpassant tout ce que j'avais connu et espéré."
vie, qui nous pousse à nous ajuster aux différences humaines et culturelles, et à renoncer à nos illusions personnelles et spirituelles. Chaque jour, nous sommes confrontées à notre pauvreté intérieure, mais aussi à la force et à la joie du Christ qui nous relève." "Tout est rappel, explique-t-elle. La sœur qui est à nos côtés lors du repas ou de la prière - car sa présence demande une attention; la parole de l'abbesse, qui nous partage une méditation tirée de la Bible ou de la conférence d'un saint; et aussi le son de la cloche, qui nous remet dans un kairos, et appelle à un recentrement dans la mesure où nous devons tout lâcher, même le mot que nous sommes en train d'écrire... La cloche nous convie à ne rien préférer à l'œuvre de Dieu, ou à la louange divine."
Lorsqu'on interroge sœur Gaëtane sur son quotidien, elle égrene un agenda bien rempli, entre les cinq offices quotidiens, ses responsabilités à l'infirmerie et à la cuisine, les travaux au jardin et les réunions communautaires.
Dialogue interreligieux et zazen
A toutes ces activités, s'ajoute une mis-
1978, le tournant décisif
Dès lors, sa quête devient claire: "Chercher
Dieu et se donner totalement à
Lui." Sa vie prend un tournant décisif en 1978, lorsqu'à 23 ans, elle entre chez les Bénédictines de l'Abbaye de la Paix Notre-Dame, à Liège. Elle prononcera ses vœux perpétuels en 1984, après avoir suivi, pendant cinq ans et demi, la formation initiale - spirituelle, intellectuelle, humaine, pratique et liturgique. Dès son arrivée au monastère, sœur
sion de taille: celle de coordinatrice du Dialogue interreligieux monastique (DIM) pour la Belgique francophone. En 2006, après le décès de sœur Bruno, la responsable du DIM, l'abbesse propose à sœur Gaëtane de reprendre cette
fonction. "Jusque là, j'avais pris mes distances avec l'interreligieux. Je pensais que c'était un détour qui m'écarterait de l'essentiel. Je ne soupçonnais pas l'immense richesse que le DIM recelait
", avoue-t-elle. Très vite, elle se plonge dans des lectures nouvelles qui l'introduisent à la connaissance de l'islam, du bouddhisme, de l'hindouisme... Elle pressent que la rencontre interreligieuse peut provoquer un "choc bénéfique" et, paraphrasant Pascal,
que "Dieu dépasse infiniment Dieu". "Je reçois du Dialogue un tonus que je voudrais contagieux!", s'enthousiasmet
-elle.
Lors d'une session de formation du DIM
à Scourmont, en 2008, la moniale pratique
chaque matin une demi-heure de
méditation zen. Bouleversée par l'expérience,
sœur Gaëtane s'inscrit ensuite à
une sesshin (une période intensive de
méditation zazen, c'est-à-dire assise,
Ndlr) d'Hozumi Roshi, un grand maître
japonais et initiateur du dialogue intermonastique.
"Grâce à la pratique de zazen, j'entre plus profondément dans le mystère du Silence et la kénose de Dieu, dit-elle. Il y a là une expérience de non-dualité, très unificatrice."
Immersion chez des moines bouddhistes au Japon
En 2011, grâce au père Pierre de Béthune, elle fera partie d'un groupe de moniales et de moines invités à vivre près d'un mois dans les monastères bouddhistes zen rinzaï au Japon. A son
retour, elle se sent "bousculée". "Ce séjour m'a demandé un déplacement total de ma conception bénédictine de la vie monastique. J'ai été très heureuse d'être désorientée, de ressentir un inconfort salutaire." Et elle écrira: "Durant plus de trente ans, j'ai pratiqué l'oraison, la prière du cœur avec un grand penchant pour cette voie de dépouillement décrite par saint Jean de la Croix (...) Et c'est là que se situe pour moi la 'Dilatation du Cœur'." Chaque mois, la
moniale anime un atelier de méditation
dans l'esprit du zen.
Sœur Gaëtane rappelle que l'hospitalité
est un pilier fondamental de la Règle
de saint Benoît. Aussi, à ses yeux, le
DIM a-t-il toute sa place au sein des
communautés religieuses, malgré les
nombreux défis et préoccupations qui
les submergent, tels que le manque de
vocations et le vieillissement des frères
et sœurs... "Pourtant, insiste-t-elle,
dans notre monde en crise, ce dialogue devient une mission vitale pour l'Eglise."
Elle témoigne ainsi d'une rencontre de la commission diocésaine pour le Dialogue qui a eu lieu en 2024: "Suite aux
événements en Israël et en Palestine, nous avons invité un ami musulman et un ami juif, afin de mieux comprendre comment ils vivaient, humainement et spirituellement, ces tragédies. J'ai été profondément bouleversée de voir ces deux personnes, déchirées, blessées au cœur, mais unies par la même bonté, la même ouverture et une quête commune
Gaëtane découvre la richesse de la vie communautaire, un véritable appren-
DR
de paix."
tissage du vivre ensemble. Elle évoque le partage d'une même vocation avec ses sœurs, mais aussi les défis que
e lieu principal de la mission est le Foyer de Charité de Spa-Nivezé, qui Laccueille une communauté chrétienne catholique composée en majorité de laïcs, ainsi que de quelques prêtres au service de la mission d'évangélisation. Ils animent des retraites spirila
maison, comme la permanence téléphonique, la mise à jour de listings ou encore le dispatching du courrier. Il ou elle devra également assurer le suivi en cas de panne imprévisible (chauffage, électricité, téléphonie, internet). Enfin, un lien sera établi avec les restuant
un atout. La rigueur, la capacité d'organisation et de travail en autonomie ou en équipe, ainsi que le sens de la discrétion sont essentiels. Une maîtrise des outils informatiques tels que Word, Excel et Outlook est demandée, ainsi qu'une capacité à s'adapter à des
- Foyer de Charité Spa-Nivezé
tuelles et assurent l'accueil de divers
groupes.
Le ou la candidat(e) aura en charge une
part de gestion administrative liée aux
différents accueils, ainsi qu'une part de
communication et de collaboration avec
le responsable du Foyer, les membres
de la communauté, les bénévoles et le
personnel engagé. Il ou elle veillera à la
communication interne et externe, avec
les personnes et les groupes accueillis
et via le site internet et les réseaux
sociaux. Sur le plan logistique, la mission
inclura des tâches quotidiennes
nécessaires au bon fonctionnement de
ponsables du Vicariat pour un soutien ponctuel aux autres instituts, selon des missions similaires. La durée hebdomadaire de la mission est calquée sur un régime de 38h/semaine avec possibilité de prestations planifiées en week-end.
Un poste qui valorise des compétences humaines et techniques
Le ou la candidat(e) devra disposer d'un niveau d'études minimum équivalent à A2 ou de formations similaires, une expérience professionnelle dans les domaines liés à la mission constiprogrammes
spécifiques à l'activité. Une bonne maîtrise de l'orthographe, des compétences en classement efficace et une expérience dans l'utilisation des réseaux sociaux comme Facebook et Instagram sont recherchées. Le ou la candidat(e) devra pouvoir collaborer avec le gestionnaire du site internet. Une connaissance orale du néerlandais ou de l'allemand serait également un atout. Enfin, un bon sens relationnel, de la souplesse, une communication respectueuse et claire, ainsi qu'une capacité d'adaptation à l'imprévu sont requis. Vous pensez correspondre à cette offre
Le Foyer de Charité offre un cadre de travail à la fois paisible et inspirant