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Pouvez-vous exiger le droit au télétravail dans votre contrat ?

Vous voulez la place de votre boss ?

Rassurez-vous, le complexe de supériorité est courant, et en plus il se soigne. Alors, si vous voulez être manager, au travail !
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Etes-vous, comme 30% des salariés français, du genre à considérer votre responsable hiérarchique direct comme un gros nul ? C’est une étude réalisée par BVA pour Axys Consultants qui nous l’apprend. Alors si vous avez l’impression de devoir enseigner à votre boss, la solution – technique – qui s’impose dans tel cas et que vous désespérez de le voir toujours à son poste malgré les bêtises qu’il commet - du moins à vos yeux -, il est temps d’analyser la situation. Avec objectivité, bien sûr.

Erreur de perception

Qui n’a jamais pensé, à un moment ou l’autre, que son supérieur était le dernier individu de l’entreprise qu’il voulait avoir au dessus de lui ou à mériter d’avoir atteint ce niveau hiérarchique? C’est bien cela le complexe de supériorité.

Parfois, cela ne tient qu’à quelques erreurs de parcours. La relation a mal commencé, ou il n’est pas très doué pour communiquer, et vous le blâmez à outrance pour quelques maladresses ponctuelles.

S’il peut arriver qu’un chef n’ait pas les compétences requises, l’erreur est tout de même le plus souvent chez les collaborateurs. Pourquoi ? Ils le voient avec des œillères, bien étrangers aux responsabilités auxquelles il doit faire face et ne lui pardonnent pas la moindre bévue. Et pourtant, feraient-ils nettement mieux à sa place ?

Erreur de jugement

Il se peut que vous vous sentiez supérieur sur le plan technique. Et que vous attendez de pouvoir le coller au moindre aveu de faiblesse. Mais ce n’est pas l’expertise qui fait le. manager. Le savoir être est bien plus important, Etes-vous vraiment certain de le supplanter sur tous ces tableaux ? C’est qui le meilleur chef d’orchestre ? Vous ou lui ?

Erreur d’ego

Et votre ego, vous ne pensez pas qu’il pourrait vous pousser à l’excès ? Bien sûr, vous méritiez plus que votre collègue de décrocher cette promotion. Rassurez-vous, ce sentiment est bien légitime dans des sociétés où le climat de challenge continuel exacerbe de telles réactions. Mais à quoi cela va vous servir ?

Alors prenez sur vous et analyser la situation avec le moins d’émotions possible. Si vous voulez sa peau tout simplement parce que vous ne supportez pas l’autorité, vous risquez d’en faire les frais. Car le jour où vous prendrez du galon, vous n’en serez pas épargné. La pression ne fera que s’accroître, les enjeux seront plus importants et les comptes à rendre plus nombreux.

Pitié pour votre chef

Plutôt que de ne voir le problème que chez lui, vous serait-il difficile d’admettre qu’il est juste différent de vous ? Prenez du recul. Votre façon d’agir est vraiment la seule qui soit normale et justifiée et celle des autres toujours très étrange et inappropriée ? Et si en fin de compte, votre chefi était plutôt un impulsif qui fonce et vous un réfléchi qui hésite ? Et si c’était juste une façon de manager qui ne répond pas à vos attentes : vous souhaitez être récompensé, alors qu’il vous stimule à vous dépasser ?

A votre tour à présent

Dressez votre portrait sans complaisance. Etes-vous capable de réguler, organiser, déléguer, guider, superviser, budgéter, effectuer une comptabilité analytique ? Et aussi, comprendre vos troupes, anticiperles changements, donner les moyens à votre équipe d’atteindre les résultats attendus ?

Et si c’est oui à tout, réfléchissez si vous avez une vision, savez décider vite, bien communiquer, vous adapter, résoudre les conflits, gérer le stress de chacun et garder la tête froide ?

Et puis, êtes-vous prêt à faire sandwich entre vos équipes et la direction et défendre leurs intérêts respectifs ?

Si pas, le plus sage serait d’identifier vos points de blocage et d’y travailler. Aucune gêne à avoir : selon 61% des DRH, le niveau de management dans les entreprises est insuffisant, et 90% pensent que cela s’apprend, selon une enquête du cabinet Kurt Salmon.

Encore une chose, vous avez la posture ?

Toutes ces compétences sont utiles mais insuffisantes. Le manager témoigne d’une certaine posture vis-à-vis de son organisation. Alors, abandonnez désormais vos vieux réflexes : plaintes, critiques, bruits de couloir. Et montrez l’exemple. Ce n’est pas tout, on vous attend aussi sur le sens des priorités, l’appartenance au groupe et la défense de la stratégie.

Le management vers le haut devient essentiel, alors apprenez aussi à mieux gérer votre propre boss. Soignez votre relation, soyez à l’écoute de ses attentes.

Rassurez-vous, l’ambition n’est pas une maladie honteuse. Et si vous nous lisez encore à ce stade, vous devez être motivé. Alors, lorsque vous serez chef, pensez à identifier ceux qui sont mieux notés que vous. Pas pour vous en défaire, vous avez bien compris.

(sc) - Illustration: (jvc) - Source : Capital.fr 

16 août 2013
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