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Vous avez dit feel good manager ?

La fonction de "feel good manager" ou "responsable du bien-être" est née chez nos compatriotes allemands. En effet, le pays connaît quelques petits soucis au niveau du recrutement, dans le sens où 36% des entreprises sont affectées par le manque de main d'œuvre. De plus, celui-ci touche les travailleurs qualifiés car on y recherche plus de 60 000 ingénieurs.
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En tant que dernière profession à la mode outre-Rhin, son but principal est, comme son nom l’indique, d'engendrer le bien-être des travailleurs. Le site allemand GoodPlace.org, qui y est spécialement dédié, publie des offres d’emploi pour ce nouveau métier. Cela correspond en quelque sorte au "Chief Happiness" que l'on retrouve chez nos voisins français.

Raison d’être

Il ne s'agit pas de la première initiative du genre. Prenons le cas de Google qui se concentre sur le bonheur de ses employés au sein de leur espace de travail. D'incroyables moyens sont déployés de manière à ce qu'ils s’épanouissent comme il se doit: salle de sport, piscine, crèches en interne, consoles de jeux, billard, nourriture et boissons gratuites, etc.

En général, le concept voit d’abord le jour dans les start-up, pour la simple et bonne raison que ces sociétés démarrent avec un nombre restreint de collaborateurs. Elle souhaitent donc faire valoir un fort sentiment d’appartenance à l'entreprise. A partir du moment où celles-ci grandissent, elles ont recours au service d'un expert en management du bien-être, pour préserver cet état d'esprit au sein du cadre de travail.

Tel est le cas de la société Jimdo qui développe des sites internet. Composée à la base de trois jeunes experts en IT, elle évolua rapidement au niveau international pour à présent compter 180 employés. Attachés à la culture et à l’ambiance de leurs débuts, les fondateurs décidèrent d'engager une feel good manager chargée de favoriser les rencontres en interne; notamment via des cours de cuisine ou des sorties en ski nautique.

Son rôle : organiser des BBQ ?

La finalité de la fonction n’a rien d’altruiste. Le "feel good manager" ne se limite pas à organiser des BBQ ou autres évènements permettant à tous de partager des moments d’exception avec le patron. Une étude menée en Allemagne par une association d’agences de communication relève que l’ambiance représente un critère de choix pour 57% des étudiants qui s’apprêtent à opter pour un employeur, tandis que 34% accordent plus d'importance au salaire. Ce nouveau poste contribuerait aussi au recrutement et favoriserait l’intégration, élément particulièrement crucial pour les expatriés en prise avec les formalités administratives. Un feel good manager sert aussi à organiser une meilleure communication entre tous. Il veillera également à assurer une productivité optimale de ses troupes, en leur ôtant tout souci logistique qui entraverait leur bien-être au travail. Un service de babysitting d’urgence permettra ainsi aux jeunes parents de continuer à travailler en paix, et ce même au-delà des heures de travail dites "classiques".

Cela donne-t-il bonne conscience à l'entreprise?

Suffit-il d’avoir un feel good manager pour se donner bonne conscience ? La réponse est non. Les sorties avec les collègues ne doivent pas nous faire oublier le reste, à savoir l’appréciation par les supérieurs et les perspectives offertes aux employés. En effet, cela ne décharge aucunement le patron de son rôle de leader inspirant. Bien sûr, la tentation de se reposer entièrement sur son responsable en bien-être est grande. Mais les effets pervers guettent et les risques sont nombreux: 12,5% des absences au travail seraient causées par des maladies psychiques. C’est dire que pour l’entreprise, le stress est une sérieuse préoccupation.

Profil requis ?

C’est là où le bât blesse. Le profil recherché est plutôt flou. L’une est diplômée en gestion, l’autre en sciences politique ou une troisième a une formation de thérapeute sportif. La seule tendance semblant dominer est que ce poste soit principalement occupé par des femmes. Des raisons financières ou de personnalité justifient souvent ces choix.

Etes-vous inspirés par ce type de fonction? Une école privée de Stuttgart propose déjà une formation d’un an pour devenir feel good manager, et le site Goodplace organise des séminaires à ce sujet. A quand le même programme en Belgique ?

(eh/sc) - Sources : Le Nouvel Observateur 

3 juillet 2014