Une femme dans un département TIC : une espèce rare ?

Astrid De Lathauwer, Directrice générale d’Acerta Consult
Le 7 février dernier, Pascale Van Damme, CEO de Dell Belux, et Wendy Vermoesen, Lead Developer Real Dolmen, ont respectivement obtenu le titre de nouvelle ‘ICT Woman of the Year’ et de ‘Young ICT Lady of the Year’. Deux femmes exceptionnelles qui, outre un palmarès professionnel impressionnant, se sont également attelées à accompagner des jeunes et à accroître l’attrait des TIC (technologies de l’information et de la communication) comme choix de carrière.
Astrid De Lathauwer, Directrice générale d’Acerta Consult

Dans l’univers des TIC, les femmes sont en nette minorité. Data News soulignait qu’au top 100 des principales entreprises TIC en Belgique, seules cinq sont dirigées par une femme. Et à peine 10 % des étudiants en TIC représentent la gent féminine. Il est affligeant que nous ne soyons pas en mesure d’y changer vraiment quelque chose, sachant que la Belgique connaît une pénurie constante de 10 000 spécialistes en TIC. Sans doute parce que les emplois où la demande est la plus forte, comme les analystes ou les gestionnaires de projet, requièrent des aptitudes ne nécessitant pas une formation traditionnelle en TIC. De plus, les femmes actives dans le secteur TIC gagnent presque 9 % de plus que les femmes dans d’autres secteurs.

Hélas, les stéréotypes sont toujours la cause principale de cette situation. Environ la moitié des jeunes filles estiment toujours que la technologie sied davantage aux hommes qu’aux femmes. Et tant les parents que les professeurs continuent d’orienter les étudiantes vers des métiers plus traditionnels, comme les soins de santé.

À cet égard, nous ne différons pas du reste de l’Europe. Sur l’ensemble de l’Union européenne, le secteur TIC emploie actuellement sept millions de travailleurs. Seuls 30 % d’entre eux sont des femmes. Malgré le chômage élevé qui y règne, l’Union européenne devrait connaître d’ici 2015 une pénurie de 900 000 spécialistes qualifiés en TIC. Afin d’y remédier, l’Europe souhaite multiplier ses efforts pour encourager davantage de jeunes filles et de femmes à se tourner vers les TIC. Neelie Kroes, commissaire européenne, a dès lors pris l’initiative d’organiser le prix européen ‘Digital Woman’. En offrant une reconnaissance à des jeunes filles et des femmes qui se distinguent dans des études et des carrières numériques, ainsi qu’à des organisations qui contribuent à accroître la représentation féminine dans le secteur, elle compte augmenter le nombre de jeunes filles et de femmes dotées de capacités numériques en Europe et aider à combler l’abîme dans le domaine des aptitudes TIC en Europe.

Une Belge élue Digital Girl de l'année !

Et comme par miracle, la Belgique a directement gagné. Âgée de neuf ans, la jeune Lune Victoria van Eewijk a été élue première ‘Digital Girl of the Year 2013’ dans la catégorie moins de dix ans. Le communiqué de presse de l’U.E. indique : « Lune conçoit ses propres jeux et films interactifs, crée des robots et rêve de devenir ingénieur. Du haut de ses dix ans, elle a déjà vraiment un esprit visionnaire dans le domaine numérique, et est capable d’amener les jeunes filles de son âge à se passionner pour des projets numériques. »

Une mention bien sûr pour ses parents, qui l’encouragent et se soucient peu du fait qu’une grande majorité de la population estime toujours que le secteur IT est réservé aux hommes.

(adl) 

4 mars 2014
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