Pension légale
Précédent

1 de 58

Suivant
Article suivant:

La pension complémentaire ne séduit pas (encore) les travailleurs

Une épargne-pension via votre employeur est-elle intéressante ?

epargnepensemp
Depuis le 1er avril 2019, les salariés qui ne cumulent pas ou peu de pension complémentaire par l'intermédiaire de leur employeur peuvent eux-mêmes mettre de côté une partie de leur salaire pour plus tard. Cela peut se faire par le biais de la PLCS, ou Pension libre complémentaire pour les travailleurs salariés. Mais comment cela fonctionne-t-il ? Et est-ce intéressant pour tout le monde ?

La PLCS est une initiative de l'ancien ministre MR des Pensions Daniel Bacquelaine, visant à renforcer le "deuxième pilier" de la pension - lire : l'assurance de groupe proposée à plus de 3,1 millions de Belges par leur employeur (voir plus d'infos ci-dessous, ndlr.).

En effet, selon une étude réalisée en 2018 par AON, environ 30% des salariés belges n'ont pas ou peu accès à une telle assurance de groupe. La PLCS a été conçue spécialement pour eux.

Extra : Combien vaut votre assurance groupe ?

Qu'est-ce que la PLCS ?

Grâce à la Pension Libre Complémentaire pour les travailleurs Salariés (PLCS), tout salarié peut lui-même demander à son employeur de verser une partie de son salaire net dans un plan de pension auprès d'un assureur ou d'une institution de pension de son choix. Contrairement à l'assurance de groupe, vous devez chercher vous-même un assureur. Ce dernier vous fournira un formulaire que vous remettrez à votre employeur, dans lequel vous l'autorisez à transférer un certain pourcentage de votre salaire net.

Check : Quel sera le montant de ma pension ?

Combien pouvez-vous épargner ?

"Le montant est plafonné à 3% du salaire brut des deux années précédentes", explique Jef Wellens, fiscaliste chez Wolter Kluwers. "Si le travailleur gagne moins de 55.666,67 euros brut, il peut encore bénéficier d'une déduction annuelle d'au moins 1.670 euros (en 2022)."

Ce montant est toutefois ajusté pour les salariés qui bénéficient déjà d'une assurance groupe ou d'un fonds de pension par l'intermédiaire de leur employeur. "Pour ce faire, il faut vérifier le montant qui a déjà été versé au plan de pension de l'entreprise deux ans auparavant, et ce montant est ensuite déduit de la cotisation PLCS", explique Jef Wellens.

Exemple : si la réserve de pension déjà constituée auprès de votre employeur a augmenté de 1.000 euros il y a deux ans, il se peut que vous ayez encore au maximum 670 euros versés dans votre PLCS. Si plus de 1.670 euros ont été ajoutés, la PLCS n'est pas fait pour vous.

Découvrez : 7 conseils pour construire une belle pension

Qu'est-ce que cela vous rapporte ?

Vous bénéficiez d'un avantage fiscal de 30% sur le montant que l'employeur déduit de votre salaire et vous transmet, comme pour l'épargne-pension. "Mais contrairement à l'épargne-pension individuelle, vous payez 10% d'impôts sur le capital final, plus une série de charges parafiscales qui caractérisent les pensions du deuxième pilier : une cotisation INAMI de 3,55% et une cotisation de solidarité qui peut atteindre 2%", ajoute Jef Wellens. Et cela a une incidence directe sur le rendement.

Le rendement est-il garanti ?

"Non. Et c'est d'emblée une différence essentielle avec l'assurance groupe via l'employeur, qui vous garantit un rendement minimum de 1,75 % par an", confie Jef Wellens.

Avec la PLCS, vous êtes confronté au même choix qu'avec l'épargne-pension : soit vous optez pour plus de certitude, soit vous optez pour un rendement potentiellement plus élevé :

Dans le premier cas, vous optez pour l'assurance vie branche 21, où l'assureur vous garantit un certain rendement sur une période bien définie (1 an, 8 ans ou la durée complète). Si vous optez pour une assurance-vie branche 23 ou un fonds de pension, le rendement dépend de l'évolution des investissements sous-jacents (actions, obligations,...). Et cela n'est pas prévisible.

DÉCISION

"La PLCS ne bénéficie pas des avantages du deuxième pilier, mais elle en subit les inconvénients", conclut Jef Wellens. "C'est pourquoi il n'est pas très judicieux de s'engager dans la PLCS si l'on n'a pas déjà épargné pour une pension. Cette dernière formule offre un avantage fiscal similaire, mais bénéficie d'un taux d'imposition final moins élevé (seulement 8 % au lieu de 10%, ndlr.) et il n'y a pas non plus de prélèvements parafiscaux supplémentaires qui impactent les rendements."

Op pensioen

Les 3 piliers de la pension, valables pour tous les salariés

  1. Pension légale
    Elle dépend de votre salaire, du nombre d'années travaillées et de votre statut (salarié, fonctionnaire, indépendant ou carrière mixte).
  2. Pension complémentaire via une assurance groupe
    Bon nombre d'employeurs (surtout les plus grands) proposent une assurance groupe comme avantage extralégal. Dans ce cas, ils paient une partie de la prime et vous payez l'autre partie. Si votre employeur n'offre pas cette possibilité, vous pouvez recourir à la PLCS.
  3. Épargne-pension individuelle via un fonds d'épargne-pension ou une assurance-épargne-pension
    Cette année (exercice fiscal 2022), vous pouvez verser jusqu'à 990 euros de cotisations avec un avantage fiscal de 30%, ou jusqu'à 1.270 euros avec un avantage fiscal de 25%.
Lisez aussi : À quel âge prendrez-vous votre pension ?

(ks/kv/eh) - Sources : Nieuwsblad.be / Financien.belgium.be / FSMA


18 mai 2023
D'autres ont également regardé