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Un Belge sur 10 craint pour son emploi

Un belge sur dix a peur de perdre son emploi révèle un sondage en ligne réalisé par la KUL et Jobat auprès de 2 500 employés. La crainte d’une régression qualitative est également bien présente. Les conséquences peuvent être lourdes, tant pour l’employé que pour l’employeur.
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Dans cette enquête, les chercheurs ne se sont pas uniquement penchés sur l’inquiétude liée à la perte de son emploi : « C’est ce qui est nouveau, explique de Hans de Witte, professeur à la KUL (l’université de Louvain). Nous avons étudié dans quelle mesure les gens se préoccupent du contenu et des conditions futurs de leur travail. »

Quantitatif vs qualitatif

18 % d’entre eux ont exprimé la peur de devoir abandonner une partie de leur salaire dans un futur proche. La crainte de perdre un de ses collègues ou celle de se voir soudainement attribuer des tâches complètement différentes figurent également en haut des réponses citées. « Apparemment, les gens sont plus préoccupés par l’avenir de leur poste actuel que par sa conservation », résume de Witte. En revanche, une moitié des travailleurs ne se fait pas de soucis dans ce domaine.

Absences récurrentes

Les conséquences de la crainte d’une régression qualitative du travail sont tout aussi négatives. En effet, les personnes inquiètes sont généralement plus fatiguées, moins performantes et davantage susceptibles d’être contre-productives que d’aider leurs collègues. Elles sont également plus fréquemment absentes, et moins concentrées sur leurs tâches lorsqu’elles sont là.

« C’est surtout la différence en terme d'absentéisme qui est assez frappante », remarque la chercheuse Tinne Vander Elst. « Au moins 1/4 des personnes qui craignent pour leur emploi étaient absentes deux fois ou plus par semaine au cours des 6 derniers mois pour raisons de santé. » Ce même phénomène ne concerne que 15 % des travailleurs ‘insouciants’.

Volonté de démissionner

L’intention de démissionner est également plus importante chez ces employés anxieux. 60 pour cent d’entre eux l’envisagent alors que les ‘autres’ ne sont que 26 %. Un problème supplémentaire pour les entreprises souligne le professeur de Witte : « Malheureusement pour les employeurs, ce sont généralement les meilleurs employés qui s’en vont en premier. Cela vient bien entendu du fait qu’ils savent qu’ils ont plutôt de bonnes chances sur le marché du travail. Ils n’attendent pas que les mauvaises nouvelles arrivent ».

Contrat psychologique

La cause d’une telle spirale négative ? Une violation du contrat psychologique selon les auteurs de l’enquête : « Il y a une sorte d’accord implicite entre l’employé et l’employeur » explique Vander Elst. « L’employé s’engage à s’investir dans son travail et à être fidèle à l’entreprise. En retour, il attend de son employeur un salaire et la sécurité d'emploi. Quand les gens vivent dans l'incertitude, ce donnant-donnant prend fin. Afin de rétablir cet équilibre, les employés vont prendre un peu de recul. Ils vont moins bien prester et chercher un autre boulot. »

10 %, un chiffre sous-estimé ? C’est en tout cas ce que pense Hans de Witte de l’unité de recherche sur l’organisation du travail et la psychologie du personnel à Louvain : « Les gens qui participent à des enquêtes en ligne sont jeunes et de niveau d’étude supérieure. Les moins qualifiés sont donc sous-représentés. Peut-être le pourcentage global est-il donc à revoir », explique-t-il. 

26 juin 2012

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