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Votre patron en sait-il trop à votre sujet ?

Travailler en pleine crise du coronavirus : témoignage de Karolien, directrice générale de l’entreprise LVTPR

En cette période de crise du coronavirus, les gens sont appelés à rester le plus possible chez eux. C’est exactement ce que fait Karolien Hessels (50 ans). En tant directrice générale de l’entreprise LVTPR, elle dirige quotidiennement son équipe depuis sa propre cuisine, et ce avec deux enfants à la maison.
  • Karolien Hessels (50 ans) de Kampenhout
  • Études : gestion de la communication
  • Profession : directrice générale de LVTPR
  • Vie privée : cohabitation légale, maman de deux petits garçons

En quoi consiste votre travail de directrice générale de l’entreprise LVTPR ?

Karolien : "LVT Group est une agence de communication présente dans le Benelux. Nous sommes actifs dans plusieurs secteurs : relations publiques, branding, marketing événementiel, graphisme et content marketing. LVTPR est l'agence de relations publiques du groupe et j’en suis la directrice générale pour la Belgique. Voici un aperçu de mon quotidien : organisation de projets, gestion des équipes et guidage des collaborateurs. J'assiste également des clients plus importants en leur prodiguant des conseils en matière de communication. Ma spécialisation ? La communication de crise et la communication interne."

Votre expertise en communication de crise est-elle utile en cette période de propagation du coronavirus ?

Karolien : "Absolument ! Depuis l’apparition du coronavirus, nous constatons que la demande des clients a changé. La communication de crise et la transmission d’informations aux employés en interne sont extrêmement importantes en ce moment. Si tout le monde est au chômage technique ou en télétravail, la communication au sein d'une entreprise est plus importante que jamais. Nous examinons également la manière dont les employeurs peuvent jouer un rôle dans cette crise et par quels canaux diffuser leurs histoires. Bon nombre de nos clients ont autant de travail que d’habitude mais nous constatons toutefois que leurs actions sont très souvent liées au coronavirus. Ce qui est logique car, de nos jours, nous n’entendons parler de presque rien d’autre dans les médias."

La crise du coronavirus a-t-elle affecté votre manière de travailler ?

Karolien : "Oui, je pense que tout le monde ressent la crise du coronavirus. Je passe généralement quatre jours par semaine au bureau et interagis avec beaucoup de personnes. En tant que directrice générale, c’est la moindre des choses afin de ne pas perdre contact avec l'équipe. Cela ne veut pas dire que je n’étais pas favorable au télétravail, bien au contraire. Avant cette crise, les gens travaillaient déjà à domicile en cas d’embouteillages, de la visite d’un plombier ou d'un rendez-vous chez le médecin. J'ai également constaté que les employés aimaient aussi venir au bureau. Au début, j’avais un peu de mal avec le télétravail généralisé mais force est de constater que tout se passe bien. Je commence mes journées par un appel vidéo avec l'équipe de direction pour voir où en sont les différentes actions,prendre certaines décisions,... Je discute ensuite avec mon équipe par vidéoconférence et demande comment chacun se sent et ce qu'il a accompli la veille. Il nous arrive parfois même de faire un brainstorming. Enfin, nous terminons la semaine de travail en équipe avec une apéro virtuel tous les vendredis (rires). De tels moments de détente font un bien fou à l’équipe car il est parfois difficile d'empêcher les gens d’effectuer des heures supplémentaires. Parfois, je dois vraiment dire à mes employés de fermer leur laptop et d’aller prendre l’air. La frontière entre le travail et la vie privée est minime et les gens ont souvent tendance à travailler plus longtemps. Si votre ordinateur portable est allumé en permanence, vous serez vite tenté de consulter vos e-mails dans la soirée. Sachez qu’il est primordial de préserver un bon équilibre vie privée-vie professionnelle."

Votre vie privée est-elle impactée par cette crise ?

Karolien : "Mon premier jour à la maison fut un véritable calvaire. Le soir, j'avais vraiment l'impression que nous ne tiendrons jamais le coup en travaillant de la sorte. Pendant le week-end, mon conjoint et moi-même avons défini un horaire précis pour les enfants afin qu'ils aient une structure à laquelle s’accrocher. Cela nous a beaucoup aidé. Nous nous asseyons désormais à tour de rôle à l'étage pour travailler en toute tranquillité pendant quelques heures. Quand je suis en bas, j'essaie aussi de travailler mais c'est toujours plus difficile avec les enfants à proximité. Il m’est arrivé d’être au téléphone en sautant sur un trampoline avec un enfant pleurant à côté de moi. Ou encore de voir mon fils en sous-vêtements passer en arrière-plan au beau milieu d'un appel vidéo (rires). Heureusement, les gens sont compréhensifs. Tout le monde est dans le même bateau et cela crée davantage de liens."

La crise du coronavirus durera-t-elle encore longtemps ?

Karolien : "C'est très difficile à estimer, d'autant plus que personne ne sait quand la situation sera à nouveau sous contrôle. Je pense que, lorsque nous pourrons retourner travailler, cela ne se fera pas sans précaution. Les règles de distanciation sociale continueront d'être appliquées pendant un certain temps. Heureusement, le bureau est assez spacieux. Une chose est sûre : plus cela prend de temps, plus l’impact économique est important, et ce également pour notre secteur. Nous nous en sortons encore relativement bien pour le moment mais certains de nos clients qui ont connu une énorme baisse de chiffre d'affaires. En tant qu'agence et groupe de communication, nous avons toujours survécu aux différentes crises. Il n’y a aucune raison que cela change."

Pensez-vous – une fois l’épidémie sous contrôle – que votre travail sera le même qu'auparavant ?

Vanessa : "Bonne question ! Si les gens sont autorisés à retourner au bureau, ils le feront sans hésitation. Les pertes sont tout simplement trop importantes. Je m'attends à peu de changements. Le télétravail était déjà bien établi et je ne pense pas que les travailleurs y auront plus souvent recours. Nous observons actuellement la valeur ajouté d’être ensemble sur un même lieu de travail. Enfin, tout ne sera peut-être pas exactement la même chose en raison de l'impact économique généré par cette crise. Nous devrons y faire face avec la flexibilité et l'esprit d'entreprise nécessaires."

Quels bons conseils aimeriez-vous donner aux personnes qui vous lisent ?

Karolien : "Si vous avez des enfants à la maison, assurez-vous qu'ils aient suffisamment de repères. Mes fils savent parfaitement quand travailler pour l'école, quand ils peuvent regarder la télévision, mais aussi quand maman et papa ont le temps de jouer avec eux. Ils comprennent ainsi à quels moments ils ne doivent pas déranger. Non pas que cela fonctionne toujours, mais cela rend déjà les journées nettement plus agréables (rires)."

(em/eh)

12 avril 2021
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