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Travailler à Bruxelles : 5 mythes passés en revue

De gauche à droite : Inez Raemaekers (Audi Brussels), Isabelle Meulemans (talent.brussels), Werner Leemans (Jobat), Caroline Mancel (Actiris), Johan Claes (STIB), Barbara Kielbaey (HR Rail), Marie-Anne Bury (HR Rail) , Dirk Leonard (Ville de Bruxelles), Alain Goergen (BruSafe), Cédric Verschooten (talent.brussels), Jeroen Roppe (visit.brussels) et Alain Berton (Sibelga).

Il n'y a jamais eu autant d'opportunités d'emploi à Bruxelles. Est-ce parce que les travailleurs flamands sont de moins en moins désireux de se rendre à la capitale ? Bruxelles est-elle une fosse aux lions ou un haut lieu d’opportunités professionnelles ? Nous avons demandé à 9 grands employeurs bruxellois de donner leur avis sur certains préjugés tenaces afin d’aboutir à des conclusions constructives. Il ressort de ces discussions que cela vaut la peine de mieux connaître Bruxelles.

Réunir les responsables du personnel d'Actiris, de la STIB, d'Audi Bruxelles, de BruSafe, de HR Rail|SNCB, de visit.brussels, de Sibelga, de talent.brussels et de la Ville de Bruxelles à la même table ? Cela donne des conversations en néerlandais et en français où tout le monde se comprend facilement. Est-ce une illustration de la culture d'entreprise bruxelloise ? Voici cinq mythes au sujet du travail à la capitale.

Mythe 1: Bruxelles est francophone et il n'y a pas d'emplois pour les néerlandophones

Non, ce n'est plus le cas depuis bien longtemps, proclament les employeurs bruxellois à l'unisson. 25% des fonctionnaires bruxellois doivent être néerlandophones et, au niveau des cadres supérieurs d'Actiris, la proportion est même de 50/50. La plupart des (grandes) entreprises bruxelloises visent un équilibre linguistique sain. Si vous êtes bilingue, vous pouvez bénéficier d'une belle prime linguistique chez certains employeurs. Vu que le nombre de candidatures néerlandophones diminue d’année en année, vous avez automatiquement une longueur d'avance lorsque vous postulez.

Mais est-il agréable de travailler en tant que néerlandophone à Bruxelles ? "Vous vous retrouvez automatiquement dans un contexte multilingue. Dans la pratique, le cosmopolitisme sur notre lieu de travail est enrichissant", explique Cédric Verschooten de talent.brussels. "La diversité est dans les gènes bruxellois, 60% des Bruxellois sont nés à l'étranger. Bruxelles n'est pas francophone mais bien multilingue. L'anglais y est de plus en plus parlé."

Il est donc assez courant de parler sa propre langue au travail et les formations en néerlandais gratuites ont beaucoup de succès. Quid des profils techniques ? "Ils ont souvent plus de mal à se rendre à Bruxelles que les employés", expliquent Barbara Kielbaey et Marie-Anne Bury de HR Rail. "Pour une entreprise publique autonome comme la SNCB, l’équilibre linguistique est important et cela influence positivement les opportunités d'emploi des néerlandophones. En même temps, nous constatons que, parmi les jeunes employés, de plus en plus de francophones parlent néerlandais."

Mythe 2: Bruxelles est inaccessible

Circuler en voiture à Bruxelles, un cauchemar ? Et que dire du projet de création d’un 'péage urbain' ? Ces propos sont toutefois à nuancer. Certaines personnes travaillant 'à Bruxelles' ont leur lieu de travail situé à proximité du ring, comme par exemple les employés d'Audi Brussels, précise Inez Raemaekers, Employer Branding Coordinator. La localisation et la politique d’entreprise des employeurs bruxellois joue un rôle majeur auprès des travailleurs. Certaines entreprises, comme Audi Brussels, mettent des bus à disposition des employés et encouragent le covoiturage.

Vous n'êtes pas 'obligé' de prendre le train pour aller à Bruxelles, si cela ne vous plaît pas. Sachez toutefois que des lignes de train régulières relient la capitale à Gand, Anvers,… Bruxelles est également très accessible par des moyens de transport alternatifs et le métro est efficace et propre. "Vous pouvez opter pour une combinaison de moyens de transport", explique Jeroen Roppe de visit.brussels. "Un changement de mentalité doit encore être opéré, surtout auprès des personnes habituées à prendre leur voiture pour le moindre déplacement." 94% des employés d'Actiris utilisent des moyens de transport respectueux de l’environnement pour venir travailler, souligne Caroline Mancel (Actiris). "Ils peuvent utiliser gratuitement des vélos électriques et recevoir une prime de vélo."

Werken in Brussel

Le nombre de cyclistes à Bruxelles a triplé au cours des 10 dernières années et Bruxelles propose de nombreuses options de partage de vélos, de scooter et de voiture. De plus en plus de jeunes salariés résidant à Bruxelles refusent même une voiture de société. Le budget mobilité est la nouvelle norme pour de nombreux employeurs à Bruxelles : c'est ainsi que vous composez votre 'package transport' idéal. "En tant qu'employé de la Ville de Bruxelles, vous pouvez souscrire un abonnement de voiture partagée ou même rembourser le prêt de votre maison", explique Dirk Leonard (Ville de Bruxelles).

Si vous travaillez en shifts, vous êtes autorisé à faire du télétravail ou bénéficiez d'horaires flexibles. Cela permet d'économiser beaucoup de temps de trajet. La possibilité du télétravail est même structurellement déterminée pour les fonctionnaires bruxellois. Vous pouvez bien évidemment aussi venir vivre à Bruxelles ! "Mais pour ceux qui vivent en dehors de Bruxelles ou qui ont besoin de bouger rapidement, la voiture reste pour l'instant une sorte d'assurance pour se rendre au travail", indique Alain Berton (Sibelga). Tant que la Flandre considère Bruxelles comme un nœud d’embouteillages et non comme un paradis des transports publics, la bataille ne sera pas gagnée. D'où l'importance du réseau express régional, semble-t-il.

Mythe 3 : Bruxelles n'est pas intéressante pour votre carrière

Vous pouvez parfaitement développer votre carrière en Flandre, pourquoi dès lors venir à Bruxelles ? Cela impacte positivement votre CV, affirment les employeurs bruxellois. Ensuite, un emploi à Bruxelles paie en moyenne 20% de plus et les débouchés professionnels y sont nombreux. Selon l’organisation visit.brussels, le marché du travail compte 741.000 emplois à Bruxelles, soit 1 emploi sur 6 en Belgique.

Bruxelles est-elle votre première étape vers une carrière internationale ? La ville compte plus de 2.000 quartiers généraux d'organisations internationales. Idéal pour déployer vos ailes, n’est-ce pas ? Bruxelles a également beaucoup à offrir aux start-ups. Le gouvernement met en place des tax shelters et vous trouverez une multitude d'incubateurs dont vous, en tant qu'entrepreneur débutant, pourrez profiter au quotidien. Actiris vous stimulera, vous guidera et vous soutiendra financièrement dans votre transition vers une activité indépendante via le programme JobYourself.

Werken in Brussel

Bruxelles est-elle une ville estudiantine ? Bien sûr. Elle compte 100.000 étudiants, soit plus qu’à Gand ou à Louvain. En tant qu'étudiant, vous apprendrez à mieux connaître la ville grâce à WeConnect (VUB). La caserne d'Etterbeek et 'Usquare' sont le nouveau cœur du quartier étudiant à Bruxelles. "Vous devez apprendre à décrypter Bruxelles, c’est à ce moment-là que vous commencerez à l’apprécier", explique Johan Claes (STIB). "Il s'agit simplement d'une ville à l'identité complexe. Nous devons en être plus fiers. Beaucoup de travailleurs flamands choisissent Paris pour aller travailler et ignorent totalement Bruxelles. Les 'Bruxellois néerlandophones' sont pourtant ravis de leur choix."

Mythe 4: Bruxelles est ennuyeuse

Bon nombre de Flamands n’ont aucune idée de la richesse de Bruxelles en matière d'art et de culture. Il s’agit également d'une belle ville résidentielle avec une population jeune et diversifiée. Dans certains quartiers, vous trouverez même une grande quantité d’espaces verts. Si vous ne faites que prendre le train à la gare du Nord ou du Midi, vous ne remarquerez bien évidemment pas le potentiel de Bruxelles.

"Si vous continuez à l’explorer plus en profondeur, vous constaterez que les 19 communes diffèrent énormément les unes des autres et sont en constante transformation. En effet, Bruxelles est un melting pot où chacun trouve son bonheur professionnel et personnel", affirme Inez Raemaekers d'Audi Brussels, elle-même originaire de Bruxelles. Chez talent.brussels, cet amour de la ville est transmis aux employés grâce à un abonnement annuel gratuit au musée KANAL - Centre Pompidou. Le moyen de devenir un véritable ambassadeur de la ville ? Oui, si vous y êtes ouvert, affirment les employeurs.

Werken in Brussel

Mythe 5: Bruxelles est dangereuse et sale

Bruxelles est souvent perçue négativement par les médias flamands. Les employeurs bruxellois trouvent que cette campagne de dénigrement manque de pertinence. "Objectivement, une métropole comme Bruxelles obtient de bons résultats en termes de sécurité, bien que chaque incident soit naturellement de trop", explique Alain Goergen (BruSafe). "Certains quartiers sont plus sensibles que d’autres mais tout Bruxelles ne doit pas en pâtir. Les résultats d'une récente enquête régionale 'Quel est votre point de vue sur la sécurité ?' sont unanimes à ce sujet."

Au niveau de la sécurité dans le métro et de la propreté, les employeurs partagent le même avis : vous pouvez vous déplacer en métro en toute confiance le soir. Par contre, Bruxelles est sale à certains endroits. Cette saleté provoque un sentiment d'insécurité, bien que des actions telles que Fix MyStreet essaient d’y remédier. Les déchets sauvages et dépôts clandestins sont immédiatement signalés et évacués par des résidents locaux ou des organisations spécialisées.

Conclusion ? La Région bruxelloise n'a jamais autant investi dans la sécurité et cela porte ses fruits. Il suffit simplement de continuer à répéter ce message et à sensibiliser les gens à la diversité, affirment les 9 employeurs bruxellois.

Werken in Brussel

4000 emplois supplémentaires à Bruxelles en 2019... mais ce n’est pas tout !

On doit à nos neuf employeurs bruxellois une partie des 741 000 emplois recensés dans l'ensemble de la Région de BruxellesCapitale. En effet, ils affirment fièrement avoir recruté 4.000 personnes en 2019. Quelles sont les prévisions pour 2020 ?

  • Actiris : 150 postes vacants par an
  • Audi Brussels : 280 opérateurs de production, techniciens et ingénieurs recrutés
  • BruSafe : 400 postes vacants chaque année dans le secteur de la sécurité, de la prévention et des services d'urgence (police, pompiers, fonctionnaires municipaux et régionaux tels que des agents de quartier, etc.)
  • STIB : 1.000 postes vacants par an
  • HR Rail : recrutement de 1.400 employés pour la SNCB, principalement des ingénieurs civils et industriels, des architectes, des techniciens, des accompagnateurs de train et des chauffeurs, des commerçants, des dessinateurs, des chefs et du personnel informatique
  • visit.brussels : 30 postes vacants par an
  • Sibelga : 100 postes vacants par an
  • Ville de Bruxelles : 400 postes vacants allant des balayeurs de rue aux puériculteurs(-trices) ou encore aux ingénieurs de construction. Enseignement : 270 à 300 postes vacants par an ouverts pour les deux profils linguistiques et +/- 70 postes vacants par an pour l'enseignement en néerlandais.
  • talent.brussels : environ 200 postes vacants chaque année.

(wdh / eh / ll)

24 décembre 2020
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