Développement personnel
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Cinq conseils de carrière destinés aux jeunes ingénieurs

Switch de carrière : de directrice de maison de retraite à manager informatique

"Ma première réunion avec des informaticiens a duré deux heures et je n’en ai compris que les dix premières minutes" (Sofie Corne, anciennement directrice de maison de retraite et actuellement manager informatique).
Bill Gates et Mark Zuckerberg n'ont pas eu besoin de formation pour faire leurs armes dans le secteur de l’informatique. Ce dernier semble être librement accessible aux personnes sans diplôme ou ayant une expérience professionnelle toute autre. Sofie Corne en est l'exemple parfait : ancienne directrice de maison de retraite, elle est actuellement manager informatique. "J'ai commencé par travailler avec des femmes et me trouve désormais entourée de jeunes hommes."

Sofie Corne, originaire d'Izegem, a travaillé pendant plus de dix ans en tant que directrice dans deux maisons de repos. "Vu que ma mission de supervision d’un projet de construction dans l’une des maisons de repos avait été accomplie, je voulais explorer de nouveaux horizons dans le monde de l'entreprise", explique-t-elle. Sofie s'est ainsi retrouvée dans la société de recrutement et d’intérim Accent, dont le siège se situe à Roulers.

Que des jeunes hommes

Elle y occupe actuellement le poste de 'Program Manager' pour les logiciels d’administration et de gestion des salaires du groupe. Même s'il y avait des similitudes avec son emploi précédent – notamment en matière de politique du personnel - cela restait un changement pour le moins radical. Aujourd'hui, Sofie gère deux équipes d'environ dix-huit collègues. "Au début de ma carrière, j’étais entourée de femmes mais c’est désormais l’inverse au jour d'aujourd’hui", dit-elle en riant.

Dans son poste actuel chez Accent, Sofie est l’intermédiaire entre ce que l'entreprise souhaite et ce qu'un service informatique fournit. "Je pense aussi apporter une touche féminine au secteur informatique. Je regarde au sein des équipes si les gens sont épanouis dans leurs projets et si tout le monde se sent bien dans sa peau. C'est important", dit-elle. Elle est aussi souvent impliquée dans le recrutement de chefs de projets informatiques. Tout cela est plutôt remarquable pour une personne qui a étudié les sciences sociales et culturelles, bien qu'elle ait suivi des cours en gestion du personnel et en management par la suite.

Pour les nuls

Sofie n'est pas une exception en soi. Par rapport aux autres secteurs, les exigences dans le secteur des technologies de l’information sont souvent assez basses. Comparez cela à un poste d'ingénieur : il est presque impossible de devenir ingénieur sans un diplôme d'ingénieur classique. "Il existe évidemment certaines formations techniques ou supplémentaires, mais celles-ci sont généralement complémentaires ou permettent simplement de réorienter votre formation d'ingénieur de base", déclare Geert Vaerenberg, directeur d'Experis Belux qui recrute du personnel informatique pour des entreprises.

La situation est très différent en informatique. Pensez au développement de logiciels ou aux jeunes sortant de l'école tels Bill Gates de Microsoft et Mark Zuckerberg de Facebook. En informatique, vous pouvez toujours vous former par vous-même, suivre des cours du soir et débarquer dans une entreprise pour y grandir par la suite. Chez Mark Zuckerberg, le déclic s’est par exemple produit après avoir lu un livre de type 'La programmation pour les nuls'.

Pas à grande échelle

Et pourtant, évoluer dans le secteur informatique n'est pas si évident. "Il est vrai que certaines compétences sont plus faciles à apprendre que d'autres", note Geert Vaerenberg d'Experis. Certains langages de programmation informatique sont plus accessibles que d’autres et vous pouvez acquérir des bases par vous-même. "Bon nombre d’entreprises aiment par exemple que les profils juniors qu’elles comptent engager aient déjà une première expérience, même si celle-ci est infime", affirme-t-il.

L’informatique est un secteur recouvrant de nombreux domaines. Il y a des fonctions très techniques tandis que d'autres sont plutôt managériales. "Il ne faut donc pas se limiter à la complexité de certains codes informatiques", explique Geert Vaerenberg. "La gestion de projets comme perfectionnement pour une personne ayant une connaissance d’un secteur est une chose, suivre une formation en gestion de projets pour essayer de trouver un emploi dans un secteur qu’on ne connaît pas en est une autre", poursuit-il.

Selon lui, il est toujours question d’une combinaison de formation et d'expérience. "Dans certains rôles ou secteurs, vous pouvez faire en sorte que quelqu'un acquière plus facilement de l'expérience que dans d'autres. Il faut regarder au cas par cas, secteur par secteur et personne par personne", explique-t-il. Mais cela n'est pas évident. "Dans la pratique, je constate que de telles initiatives de reconversion sont valorisantes mais ont souvent du mal à se concrétiser à grande échelle."

Rien compris

Le poste de 'Program Manager' de Sofie Corne lui a demandé de s’adapter considérablement à un environnement qu’elle ne connaissait pas. "Ma première réunion avec des informaticiens a duré deux heures et je n’en ai compris que les dix premières minutes. Je me suis mise au travail afin d’être capable de maîtriser suffisamment tous les aspects techniques de ma nouvelle profession."

Son ancien poste de directrice de maison de retraite lui a tout de même été très utile mais pour des choses complètement différentes. "À cette époque, j’ai par exemple appris à mieux comprendre le langage corporel et les véritables motivations des gens. Cela m’a beaucoup servi pour arriver là où j’en suis actuellement".

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(eh)

14 septembre 2021
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