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Vos collègues sont-ils également vos amis ?

Quelques chiffres sur les comportements indésirables au bureau

Le mouvement #metoo a changé la façon dont les gens considèrent les comportements inappropriés sur leur lieu de travail. Qu’il s’agisse de Harvey Weinstein, de Kevin Spacey ou encore du Belge Bart De Pauw, tous ont été accusés pour des actes peu glorieux. Ceux-ci proviennent souvent d'une relation basée sur le pouvoir mais il y a des exceptions. Une étude de Tempo-Team montre que les auteurs de tels comportements sont plus souvent des collègues de bureau que des managers.

Collègues

Dans 9 cas sur 10, des collègues de bureau sont impliqués dans les comportements indésirables. Cela peut aller de rumeurs ou d’humour douteux à des contacts physiques déplacés ou encore des agressions sexuelles.

  Cas Auteurs
  % de travailleurs concernés Collègues Direction
Rumeurs 53% 8/10 3/10
Humour douteux 35% 7/10 4/10
Comportement asocial 30% 7/10 4/10
Langage inaproprié 28% 6/10 4/10
Intimidation 24% 5/10 5/10
Exclusion 22% 7/10 3/10
Contacts physiques déplacés 17% 5/10 3/10
Sexisme 17% 4/10 5/10
Propositions indécentes 12% 6/10 3/10
Cyberintimidation 11% 6/10 0/10
Viol 7% 5/10 1/10

Résultats d'un sondage réalisé auprès de 1.050 employeurs et employés à la fin de l'année 2017 par une agence de recherche indépendante mandatée par Tempo-Team. Marge d'erreur maximale de l'enquête : 2,94%.

La cyberintimidation

Dans un monde où les interactions en ligne sont omniprésentes, force est de constater que 11% des plaintes concernent la cyberintimidation. Un employé sur quatre estime que l'intimidation sur les médias sociaux et par e-mail est en hausse sur son lieu de travail. Ce problème est loin d’être résolu car seule une entreprise sur dix prend des mesures à ce niveau.

Conflit personnel

47% des comportements intimidants sont dus à un conflit personnel entre un collègue et un manager. Le Professeur Elfi Baillien, conférencier émérite à la faculté d'économie et de gestion de la KU Leuven, en explique les raisons : "L'étude nous montre qu'il y a trois processus importants qui entrent en jeu. Les employés et les managers adoptent un comportement indésirable à cause du stress et de certaines frustrations. En d'autres termes, il s’attaquent souvent à une 'proie facile' parce que la coupe est pleine. De plus, ce comportement résulte de conflits non résolus où la personne qui occupe la position la plus élevée (qu’il s’agisse de pouvoir hiérarchique, social ou d’une certaine expertise) détermine l’attitude à adopter pour résoudre et gagner le conflit. Enfin, les employés et managers sont plus susceptibles d'adopter des comportements indésirables dans un environnement où ceux-ci sont tolérés voire même inconsciemment encouragés. Pensez, par exemple, à des organisations où 'la fin justifie les moyens'.

Les femmes font plus souvent partie des victimes

Les femmes sont plus souvent victimes de comportements indésirables. L'enquête indique qu’elles y sont deux fois plus confrontées sur leur lieu de travail. De manière générale, il est surprenant de constater que plus de la moitié des employés sont exposés à des rumeurs et plus d'un sur trois à de l’humour mal placé. Enfin, les comportements antisociaux et le langage inapproprié touchent près d'un tiers des travailleurs.

Parler est la réaction la plus courante

Faire face à un comportement inapproprié sur son lieu de travail n'est pas facile. Souvent, vous ne savez pas quoi faire. La majorité des répondants tentent de prendre des mesures immédiates. Une personne sur trois dit qu'elle s'adresse immédiatement à l'auteur du méfait ou en discute avec un(e) collègue. Un tiers signale le comportement à un numéro d’urgence ou à une personne de confiance. Certains restent toutefois les bras croisés. Un répondant sur dix indique avoir été victime de comportements indésirables et de ne pas s’être manifesté. La moitié des femmes discutent de leurs problèmes avec quelqu'un en dehors du travail. Un homme sur cinq le fait également.

Que faire en cas de comportement inapproprié ?

Il est interpelant de constater qu'un quart des employés ne savent pas comment l'entreprise pour laquelle ils travaillent traite les comportements inappropriés. Et ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de politique mise en place : 6 entreprises sur 10 proposent une procédure pour déposer plainte. La communication doit donc être améliorée. "Des règles, des sanctions et des politiques claires pour signaler et traiter les comportements indésirables sur le lieu de travail sont cruciales et présentes dans la plupart des entreprises. Un point d'attention important est de bien communiquer au sein de l'entreprise. Trop d'employés ne signalent pas un comportement inapproprié ou le font trop tard. Afin de leur permettre de se défendre, il faut les encourager à ne rien laisser passer, et ce avec ou sans l'aide de collègues ou d'une personne de confiance", explique Valérie Denis, porte-parole de Tempo-Team.

Bonnes nouvelles

Et pourtant, selon le Professeur Elfi Baillien, il y a aussi de bonnes nouvelles : "Les facteurs de stress, les soucis au sein des équipes et les caractéristiques organisationnelles qui déclenchent ces processus sont connus. Lorsque l'on veut empêcher un comportement indésirable, il est possible de cartographier ces facteurs et d'intervenir là où le bât blesse. Autre bonne nouvelle, nos études montrent que de telles interventions font vraiment de l'effet."

(eh/ll)

26 juillet 2018
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