Est-il plus important de travailler efficacement ou d’être présent au bureau ?
La pandémie nous a donné une excellente leçon en matière de lâcher prise. Non seulement à domicile mais aussi au travail.
Lieven Buysse (42 ans) de Zottegem
« Chaque professeur doit prêter attention à trois piliers : l'enseignement, la recherche et le service. J'enseigne actuellement la linguistique anglaise et la culture britannique à la Faculté des Lettres de la KU Leuven à Bruxelles. Je mène également des recherches sur les marqueurs pragmatiques tels que 'so', 'well', 'like' et la manière dont ils sont utilisés par les locuteurs natifs et non natifs de l'anglais. Quels sens donnent-ils à ces mots ? Je présente les résultats de mes recherches lors de conférences à travers le monde et je les publie dans des revues scientifiques. De plus, j'encadre des doctorants ainsi que des étudiants au niveau de leur mémoire de fin de baccalauréat ou de master. »
« L'université attend également d'un chargé de cours qu'il fournisse à la fois des services internes et sociaux. Sur base de mon expertise, je fournis par exemple régulièrement des informations sur l'actualité politique et sociale au Royaume-Uni (pensez au Brexit) dans des articles d'opinion, des interviews (radio et télévision) et des conférences. »
« Au sein de l'université, mes services se situent principalement au niveau de la politique de ma faculté. Il y a environ onze ans, je suis devenu vice-doyen et, après six ans, mes collègues m'ont élu doyen du campus, un poste que j'occupe depuis cinq ans. Je suis désormais en charge de la politique facultaire de notre campus universitaire bruxellois : politique du personnel, finances, offre pédagogique, assurance de la qualité de nos programmes d'études, internationalisation, politique stratégique… Un ensemble de tâches multiples et variées, sans oublier les nombreuses organisations dans lesquelles je suis membre ou président. En réalité, ce poste est déjà un emploi à temps plein. Lorsque mon deuxième (et dernier) mandat sera terminé dans trois ans, j'aurai en principe plus de temps pour l'enseignement et la recherche. »
« Ma passion pour l'enseignement, la langue et la culture s'entremêle dans tous les aspects de mon travail. Il n'y a rien de mieux que d'enseigner aux jeunes des matières qui vous passionnent ! Essayer de transmettre mon savoir en étant convaincu que les étudiants seront stimulés à réfléchir davantage par eux-mêmes me motive au quotidien. »
« La gestion de la faculté demande du temps, surtout lorsqu’elle est combinée avec des activités d'enseignement et de recherche. En revanche, l’impact que vous avez sur les étudiants et vos collègues rend le challenge passionnant. Sinon, je ne me serais bien évidemment pas présenté aux élections pour devenir doyen ! »
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« C'est difficile à dire car nous n'avons pas d'horaires fixes et de nombreuses tâches ne sont pas liées à un lieu ou à une heure spécifique. Disons que je travaille en moyenne entre 60 et 70 heures par semaine pour l’université, et ce tout au long de l'année. Le week-end, mon ordinateur portable et mon smartphone restent à portée de main mais j'essaie de prendre du temps pour m’occuper des membres de ma famille. Ceux-ci pensent – à juste titre – que je devrais me libérer davantage pour passer plus de temps avec eux (rires). »
« Il n'existe pas de régime de vacances fixe pour les professeurs. Nous sommes libres d'organiser nos vacances indépendamment des jours fériés et sans devoir tenir compte d’un nombre fixe de jours de congés. Cela semble avantageux mais, étant donné qu’une grande partie des moments où nous ne donnons pas cours est consacrée à la recherche et à la préparation de cours ou de conférences, planifier les vacances annuelles en famille relève du casse-tête, même si elles ne durent que deux semaines. »
« En réalité, un peu par hasard. Lors des dernières semaines de ma formation en linguistique et littérature, mon superviseur m'a demandé si enseigner la grammaire anglaise pendant un semestre m’intéressait car il devait remplacer un collègue absent. La mission m’a plu et, pendant cette période, un poste d'assistant à l'EHSAL s’est libéré. »
« J'y ai postulé et signé un contrat de travail il y a 20 ans. Il s’agissait d’une période d'académisation des formations dans les Hautes Ecoles et, par conséquent, les possibilités de faire un doctorat et entreprendre des recherches étaient limitées. Celles-ci devaient être effectuées pendant une grande partie du temps libre des gens mais, étant donné que j’étais passionné, cela ne me posait pas de problème. Peu de temps après mon doctorat, j'ai pu postuler avec succès à un poste d'enseignant et continuer à grandir au sein du monde universitaire. »
« Si vous comparez mon salaire à un emploi similaire dans le secteur privé en termes d'heures travaillées et de responsabilités, celui-ci est peut-être un peu bas. En revanche, je ne manque de rien et j’ai sciemment choisi d'assumer ce mandat donc je suis en fait assez satisfait. »
« Ensuite, je ne gagne pas plus d’argent parce que je suis doyen de campus. Les enseignants sont rémunérés selon leur diplôme – dans mon cas celui de professeur – quels que soient les postes qu'ils occupent. L'université s'attend à ce que chaque professeur occupe une fonction telle que doyen de campus ou président d'un groupe de recherche. Ce sont par définition des mandats temporaires dans lesquels vous pouvez clairement montrer votre engagement sans contrepartie financière. »
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« En réalité, il n’y a pas une dépense spécifique qui sort du lot. Comme la plupart des gens, une grande partie de ma rémunération est destinée au foyer et aux coûts qui y affèrent. Nos deux enfants grandissent également, tout comme leurs dépenses. Enfin, l'hypothèque sur notre maison doit être remboursée et un bien immobilier nécessite de l’entretien et des investissements permanents. »
« Nous souscrivons tous les deux à une épargne pension depuis un certain temps et mettons aussi régulièrement de l'argent de côté. »
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« Pas d’un point de vue financier, et ce grâce à nos emplois stables, à notre épargne-pension et au fait que nous possédons maintenant notre propre maison. En revanche, je m'inquiète de l'âge de la pension. Nous appartenons à une génération où l'on attend beaucoup des travailleurs. Pensez simplement à la charge de travail élevée et au stress lié au travail. Maintenir ce rythme jusqu'à 67-68 ans n'est certainement pas donné à tout le monde. »
« À l’époque, presque tous les professeurs travaillaient jusqu'à ce que la retraite les oblige à arrêter. De nos jours, de plus en plus de collègues partent en prépension. Cette tendance prend de plus en plus de place dans le secteur académique. plus tôt et cela se remarque dans le monde universitaire. Même les personnes les plus motivées et les plus passionnées ont du mal à tenir le coup. »
« Selon moi, un gadget ou un ustensile doit avant tout être pratique, solide et performant. Les biens de consommation périssables ou rutilants, comme un smartphones dernier cri ou une voiture de luxe, incarnent un certain statut mais je ne débourserai jamais de somme astronomique pour en faire l’acquisition. »
« J'aime beaucoup les activités sociales. Bien manger et boire un verre en famille ou entre amis figure en haut de ma liste de priorités lors de mes rares moments de temps libre. Je sors également mon portefeuille avec plaisir pour acheter un bon livre, pour autant que je trouve le temps de le lire. Je dois généralement attendre les vacances familiales annuelles pour me plonger dedans. »
« Tout d’abord, quelqu'un devrait jouer pour moi (rires) ! Dans ce cas hypothétique, je continuerais simplement à faire ce que je fais. Je devrais moins me soucier de mes économies pour mes vieux jours et assurerais l’avenir de mes enfants. Je ferais un petit peu moins attention au budget voyage et opterais peut-être pour des destinations plus exotiques. Enfin, je verserais une partie des gains à une sélection d'associations caritatives qui me tiennent à cœur. »
Et vous ? Continueriez-vous à travailler après avoir gagné à la loterie ?
(tb/eh) – Photo : (Olivier Matthys)
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