Quel est le salaire d'une accompagnatrice (à mi-temps) en maison de repos ?
Nous avons demandé à une accompagnatrice en maison de repos combien elle gagnait et en quoi consistait son métier…
Rudy Van den Broecke (44 ans) de Heusden
« Mon travail englobe de nombreuses facettes donc il est difficile de répondre brièvement à cette question. Je travaille chez 'Eurospeak', une école de langues privée qui collabore avec des particuliers, des entreprises et des organisations. Concrètement, nous proposons des cours de langue et du coaching linguistique, le tout sur mesure. Vous pouvez venir chez nous pour des cours de néerlandais, de français et d'anglais, mais aussi d'espagnol ou d'allemand. Certaines entreprises font même appel à nous pour mettre à jour les connaissances linguistiques professionnelles spécifiques de leur personnel dans un court laps de temps. Le matériel d'apprentissage doit donc être fait sur mesure. Cela ne sert par exemple à rien d'enseigner le vocabulaire médical aux membres du personnel d’un supermarché. »
« Nous travaillons aussi régulièrement avec le VDAB. Ce service de l’emploi organise des formations de base afin que des personnes ayant des connaissances préalables et/ou des compétences linguistiques limitées puissent commencer une formation en vue d’exercer certains métiers en pénurie. Nous nous chargeons de la partie des langues mais nous devons d'abord soumettre un dossier au VDAB avant d'obtenir ce poste. En effet, nous ne sommes pas la seule école de langues privée en Flandre. »
« Nous travaillons individuellement au niveau du coaching linguistique : nous venons par exemple en aide à des locuteurs non natifs qui suivent des formations et qui ont des difficultés au niveau de la langue pratiquée en classe. Grâce à nos conseils, nous essayons de supprimer diverses barrières linguistiques dans le but ultime de promouvoir l'autonomie des étudiants. »
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« Ma tâche dans tout ça ? En tant que coordinateur pédagogique, je contribue à la vision de l'entreprise. Que défendons-nous ? Comment procédons-nous ? Comment travaillons-nous concrètement ? Ces textes servent de base à nos dossiers de candidature, notamment auprès du VDAB. Lorsque nous décrochons un contrat, la recherche d'enseignants peut commencer. Je rédige les offres d'emploi, mène les entretiens d'embauche et organise les leçons d’essai. Si nécessaire, j'assure la formation des nouveaux enseignants. »
« Comme nous travaillons sur mesure, nous n'avons pas de manuels standards. La recherche de développeurs de supports pédagogiques et le suivi du développement font également partie de mes missions. Enfin, je soutiens les enseignants, notamment en rendant visite à leurs classes. D’un point de vue administratif, une grande partie du travail repose sur les épaules d'autres collègues mais le suivi des enseignants et des partenaires m’est entièrement confié. Lorsque les enseignants tombent malades, je donne régulièrement cours à leur place ! »
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« Oui absolument ! Mes journées sont bien remplies et, même si je ne m’arrête jamais vraiment de travailler, cela ne me dérange absolument pas. Mon travail comporte plusieurs aspects et je ne m'ennuie pas une seconde. C'est ce qui le rend si beau. J’avais envie d’un job stimulant et varié. Dans mon emploi précédent, je gagnais davantage mais ne retirais aucune satisfaction de mon travail. Je développais du matériel sans en voir l'effet dans la pratique, ce qui me manquait beaucoup. »
« Il est très agréable de pouvoir développer quelque chose, de recevoir du feedback, de procéder à des ajustements et de voir des projets grandir. J’apprends en permanence et ne sais pas de quoi demain sera fait. Y a-t-il un nouveau projet à venir ? Des ajustements doivent-ils être apportés dans un projet en cours ? »
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« Je travaille officiellement 38 heures par semaine mais, dans la pratique, je choisis de travailler 2 heures supplémentaires chaque semaine que je convertis ensuite en vacances. »
« J'ai étudié l'histoire et, après avoir obtenu mon diplôme, je n’avais aucune envie d’enseigner (rires). Plusieurs camarades ont trouvé du travail assez rapidement, par exemple dans des banques. Cela me semblait une option envisageable mais, comme je rendais mon mémoire en deuxième session, j'ai dû attendre un peu plus longtemps avant de postuler. Malheureusement, le 11 septembre est arrivé et le marché du travail s'est effondré. Après de nombreuses candidatures infructueuses, j'ai décidé de suivre l’agrégation en histoire. Au cours de cette formation, je suis entré en contact avec un ancien étudiant en histoire qui travaillait comme coordinateur dans un centre d'éducation de base. Il m'a demandé si j'étais intéressé d’enseigner à des adultes. »
« Mes premiers essais n’ont pas été si mauvais et j'ai donc effectué de courtes missions pendant un certain temps dans divers centres de formation pour adultes et écoles de langues privées. Malheureusement, ces organisations manquaient souvent de budget et de moyens pour m'offrir un emploi à temps plein. À un moment donné, j’officiais dans trois écoles différentes et ne remplissais que l’équivalent d’un travail à mi-temps. Après quelques années, j’ai atterri à la Huis van het Nederlands à Bruxelles où j'ai travaillé pendant 12 ans. Lorsque une opportunité s'est présentée de devenir coordinateur pédagogique plus près de chez moi, je n'ai pas hésité un instant. »
« En effet. Je pense qu'il est impératif de savoir de quoi on parle. Dans mon cas, il faut avoir de l'expérience dans l'enseignement pour pouvoir le coordonner par la suite. Je suis au courant de ce qui se passe réellement pendant les cours, ce qu’il faut faire pour les préparer, quels problèmes surviennent le plus souvent… Cela facilite la discussion avec les professeurs. »
« Je suis satisfait de l'ensemble de mon package salarial. Je gagnais 20% de plus à Bruxelles mais, en y réfléchissant, je suis bien plus heureux maintenant. Je travaille plus près de chez moi, je peux travailler plusieurs jours par semaine à domicile et je gère en grande partie mes propres horaires de travail. Je ne connaissais pas cette flexibilité dans mon travail précédent. Je vais désormais chercher les enfants à l'école presque tous les jours. Cela signifie également que ma femme peut retourner travailler à plein temps. Tous ces éléments me rendent assez satisfait de mon travail. Est-ce que je refuserais pour autant une augmentation ? Bien sûr que non (rires).»
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« Avec trois enfants à la maison, il n'est pas difficile de deviner où part le plus d'argent. Nous aimons aussi jouer à des jeux de société avec toute la famille. Nous en achetons régulièrement de nouveaux même si notre armoire est déjà pleine. J'achetais beaucoup de CD auparavant mais, comme mes goûts musicaux sont moins partagés dans la famille que l'amour des jeux de société, j’ai fini par changer de camp… (rires). »
« Avec la fonction que j’occupe actuellement, nous avons la possibilité d'économiser de l'argent, surtout depuis que ma femme peut à nouveau travailler à temps plein. En raison du coronavirus, ces économies sont également restées en grande partie intactes. Nous n'avons pas encore eu l’occasion de nous lâcher et de nous faire plaisir. Sauf peut-être pour une fête organisée à l’occasion de notre 15ème anniversaire de mariage ! Nous sommes toujours partants pour profiter de la vie et manger un bon repas avec des amis. Dépenser de l’argent à ce niveau ne nous dérange absolument pas. »
« C'est une question difficile… (long moment de réflexion) Des vêtements et des chaussures hors de prix ! Je suis incapable de dépenser 200 euros pour une chemise. Je suis prêt à payer pour une voiture, pour autant qu’elle soit fonctionnelle. Avec trois enfants et des animaux domestiques, une petite voiture ne suffit pas. Ensuite, j'aime bien aller à des concerts mais les prix actuellement pratiqués sont exorbitants. Payer 90 euros pour un billet n'est plus une exception et cela ne garantit même pas d’avoir une bonne place ! Entre nous, je préfère aller voir un groupe moins connu dans une plus petite salle pour environ 20 euros. C’est tout aussi amusant ! »
« Étant donné que nous louons une maison, nous ne pouvons prendre de mesures drastiques. Juste avant la crise énergétique, la chaudière au mazout est tombée en panne et le propriétaire est passé au gaz naturel. Nous essayons de garder un œil sur notre consommation d'énergie en n'utilisant le chauffage qu'une partie de l'année, en limitant le temps de nos douches, etc. »
« Ma pension ? En théorie, je dois encore patienter 20 ans (soupirs)… J'imagine que, le jour où je prendrai ma pension, l’âge légal sera de 70 ans. Avec mon emploi actuel, je pense qu'il est envisageable de travailler encore plus longtemps car je ne passe plus l’ensemble de mes journées devant une classe. Je dois surtout me tenir au courant de ce qui se passe dans mon secteur et sur mon lieu de travail en matière de technologie et de dernières tendances. Tant que cela fonctionne, je peux continuer à travailler. »
« En revanche, financièrement, c'est une autre affaire. En raison de circonstances familiales, ma femme et moi avons travaillé à temps partiel pendant une longue période, ce qui a entraîné une diminution du montant de notre pension. Je crains que nous allons devoir souscrire une épargne-pension afin d’assurer nos vieux jours… »
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« Je pense que je continuerais à travailler, mais moins d'heures. Ma femme rêve depuis longtemps de gérer une ferme pour enfants donc il s’agira de ma première grosse dépense. »
Et vous ? Continueriez-vous à travailler après avoir gagné à la loterie ?
(Tim Buysse) – Photo : Delphine Van den Broecke
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