Que peut-on apprendre d'un arbitre ? Le métier le plus difficile au monde…

« Je me souviens d'un entraîneur qui a commencé à frapper les remplaçants adverses. J'ai dû forcer les joueurs à rester dans leur moitié de terrain. Une technique que j'avais déjà utilisée avec mes propres enfants. » (Lucas Verweij, arbitre)

Lucas Verweij est arbitre au sein de la ligue de football amateur allemand et, avant cela, il sifflait aux Pays-Bas. Dans son livre « Décider en une seconde », il revient sur les leçons de vie tirées de son travail (complémentaire).

1. Concentration

Diriger un match pendant deux périodes de 45 minutes demande une concentration maximale. « J'ai appris en sifflant que la concentration n'est pas un problème. Il est même très agréable de ne s'occuper que d'une seule chose mentalement », écrit Lucas Verweij dans son livre. Il y fait référence à la méthode Pomodoro, une technique de gestion du temps bien connue dans laquelle vous effectuez une tâche en étant extrêmement concentré pendant un certain laps de temps.

Cette concentration ou ce rythme de travail est nécessaire. Les erreurs peuvent être décisives pour le tournant d'un match et les joueurs de football n’hésiteront pas à vous tomber dessus. « En tant qu'arbitre, vous êtes souvent diabolisé, surtout par les équipes perdantes. Vos erreurs seraient soi-disant la cause de leur échec. »

Travailler de manière plus productive... avec une minuterie de cuisine : la méthode Pomodoro

2. Ne pas hésiter

Le doute joue toujours contre vous dans l'arbitrage, affirme Lucas Verweij. « J'ai appris à cacher mes doutes sur le terrain et à ne laisser transparaître aucune émotion. Heureusement, il m'arrive de douter dans la vraie vie mais je constate régulièrement que reporter une décision ne m'aide pas beaucoup en dehors des terrains.

Cependant, dans chaque match, il arrive que des situations ne soient pas jugées correctement. « Je dois l'accepter mais il est important de ne pas revenir sur les décisions », poursuit-il. Il existe également la ligne directrice du moindre impact. « Lorsque je fais des choix où du doute est présent, j'opte pour l’option où l'impact de ma décision est le plus faible. Un coup de pied de but est par exemple préférable à un corner car l'avantage obtenu est moindre. »

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3. Soyez impartial et diplomate

En tant qu'arbitre, vous devez parfois éteindre des incendies. « Je me souviens d'un entraîneur qui a commencé à frapper les remplaçants adverses alors que le match n’avait commencé que depuis quinze minutes. J'ai dû forcer les joueurs à rester dans leur moitié de terrain. Une technique que j'avais déjà utilisée sur mes propres enfants. »

Comme pour les juges, il est attendu d’un arbitre qu’il soit absolument impartial. « En revanche, comme la plupart des gens, les arbitres sont moins objectifs qu'ils ne veulent l'admettre », estime-t-il. Accorder un penalty en faveur d’une équipe à l’extérieur est plus difficile qu’à une équipe jouant à domicile. De plus, les contestations peuvent parfois influencer les décisions de certains arbitres. « Une équipe qui accepte toutes mes décisions sans broncher me permet de prendre plus facilement une décision à son encontre. »

4. Collaborer

La collaboration dans l’arbitrage d’une compétition sportive est basée sur des principes militaires. Les tâches, les responsabilités et la hiérarchie sont fixes : l'arbitre décide. « Si vous comparez cela avec un lieu de travail traditionnel, le contraste est saisissant. Dans bon nombre d’entreprises, ce n'est souvent pas une personne qui décide de ce qui doit être fait mais toute une équipe. Chacun doit avoir son mot à dire mais, dans bien des cas, ce n'est pas l’approche la plus efficace. »

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(wv/eh)

Décider en une seconde - et ce que vous pouvez apprendre d'autre d'un arbitre, Lucas Verweij, 264 pages, Prometheus, ISBN : 9789044648485, décembre 2021