Voiture de société
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Quand la voiture personnelle devient plus avantageuse que celle de société

Les nouvelles règles de Di Rupo I ont des effets ‘secondaires’ sur les voitures de société : au plus vous roulez pour le boulot, au moins vous avez intérêt à opter pour un véhicule de fonction !
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« C’est plutôt étrange, mais le travailleur qui utilise sa voiture de société comme un véritable véhicule de fonction ferait mieux de l’échanger contre le système des indemnités kilométriques avec voiture privée », nous explique Kristiaan Andries du Centre de Connaissances SD Worx.

Illustration

Andries prend comme exemple la Renault Mégane, voiture de société parmi les plus populaires. Le coût annuel global – achat, impôts, assurances, entretien et carburant - s’élève à environ 6.758 euros. Montant que vous épargnez si vous recevez votre Mégane de votre employeur.

Mais c’est plus intéressant si vous l’achetez vous-même et demandez des indemnités kilométriques. « Les indemnités s’élèvent à maximum 0,3352 euro le km. Ce sont des kilomètres purement professionnels. Le trajet domicile lieu de travail est considéré fiscalement comme un déplacement privé », détaille Kristiaan Andries.

1.286 euros de gagnés

Si vous roulez 24.000 kilomètres professionnels par an avec votre Mégane, vous touchez de votre employeur 8.044 euros d’indemnités kilométriques. En achetant vous-même votre véhicule, vous gagnez 1.286 euros. Ces indemnités ne sont pas taxées. Cet exemple suppose que la voiture soit vendue après 7 ans. Or, beaucoup la gardent plus longtemps, ce qui rend l’avantage encore plus intéressant.

Point de basculement

24.000 kilomètres professionnels, c’est le maximum qu’on peut déclarer fiscalement, à 0,3352 euro le kilomètre. Si vous avez plus de déplacements professionnels, vous pouvez continuer à toucher des indemnités kilométriques, mais elles seront moins élevées.

Tout le monde ne parcourt pas 24.000 kilomètres par an pour le boulot. Si le trajet domicile lieu de travail est bien considéré par le fisc comme kilomètres privés, beaucoup d’employeurs accordent une indemnité. Dans ce cas, acheter une voiture personnelle est aussi plus intéressant pour celui qui fait moins de kilomètres professionnels.

En outre, le point de basculement à partir duquel il n’est plus intéressant de rouler en voiture de société est beaucoup plus bas que les 24.000 kilomètres professionnels. Dès 19.360 kms, il n’y a plus de différence entre le prix annuel d’une Renault Mégane privée et les indemnités kilométriques.

« Le constat que le système d’indemnités est souvent plus favorable qu’une voiture société, pour qui roule beaucoup pour le travail, n’est pas neuf », précise Kristiaan Andries. « C’était déjà le cas dans l’ancienne législation sur les voitures de société. Les nouvelles règles du gouvernement Di Rupo viennent renforcer la tendance selon laquelle les impôts à acquitter pour sa voiture de société (le dit ‘avantage de toute nature’) sera en moyenne plus élevé. Une remarque : le prix de la voiture joue un rôle. Plus chère elle est, plus il est intéressant de la prendre en tant que voiture de société même si les kilomètres professionnels sont moins nombreux.

Et l’employeur ?

Si accorder une voiture de société revient moins cher que des indemnités kilométriques, l’employeur ne sera pas enclin à payer des indemnités au travailleur qui a beaucoup de kilomètres professionnels au compteur. « Payer des indemnités ou accorder une voiture de société à un collaborateur qui fait beaucoup de kilomètres revient plus ou moins au même pour une entreprise. Le coût du leasing pour une Renault Mégane par exemple s’élève vite à quelque 6.000 euros par an. Comptons encore les coûts du carburant pour les kms privés et professionnels et vous arrivez à 8.000 euros, le maximum qu’un employeur doit dépenser pour un travailleur avec véhicule personnel. »

(mr/sc)

6 février 2012
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