Workaholic
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À quelle fréquence effectuez-vous des heures supplémentaires ?

Pourriez-vous travailler jusqu’à en mourir ?

En Chine, environ 1 million de personnes meurent chaque année à cause des heures supplémentaires. Aux États-Unis, le stress au travail coûte plus de 300 milliards de dollars par an aux employeurs et cause quelque 120.000 décès. Les gens sont-ils prêts à mourir pour leur fiche de salaire ? Si oui, est-ce de la faute de l'employeur, du gouvernement ou de l'employé lui-même ?

De plus en plus de personnes indiquent que leur travail les rend malades. Certains avouent même avoir dû être hospitalisés à cause de leur vie professionnelle. Quelle est la base de ce problème en pleine expansion ?

Management négligent

Une grande partie du stress est due à une management médiocre ou nonchalante et à de la pression sociale. Les grands coupables sont les heures de travail interminables, le déséquilibre vie privée-vie professionnelle et l’insécurité financière et économique. Ces facteurs empoisonnent les lieux de travail et leurs employés. Même si le chiffre d'affaires peut augmenter pendant un certain temps, la motivation et l'engagement des employés disparaissent et leur état de santé physique et mental finit par se détériorer. Enfin, l’entreprise elle-même risque de se dégrader.

Votre travail vous rend-il malade ?

Il ne doit pas toujours être question d'un travail physiquement lourd pour voir apparaître des soucis de santé. Exiger des horaires plus longs ou devoir plus travailler mais avec moins de personnes a aussi des conséquences néfastes. Les emplois de bureau conduisent également de plus en plus à des maux liés au stress tels que les burn-out mais aussi les maladies chroniques comme le diabète, les problèmes cardiovasculaires et les dérèglements du métabolisme.

Imaginez que votre équipe a été réduite suite une réorganisation et que vous devez désormais effectuer des heures supplémentaires ou travailler la nuit pour que tout le travail soit fait. Passer toute la journée devant un écran d'ordinateur et avoir à peine le temps de prendre une pause pour se dégourdir les jambes ou déjeuner est dangereux pour vos yeux, votre poids, vos muscles et vos articulations,… Vous courez donc un risque d’être confronté à ses soucis tant physiques que mentaux. Vous éprouverez par exemple des problèmes de sommeil et commencerez à prendre des médicaments, boirez plus d'alcool pour éliminer le stress ou aurez besoin d'antidépresseurs pour tenir le coup tout une journée de travail. Cela commence souvent de manière innocente mais le situation se dégrade sans que vous ne le remarquiez.

Livre

Jeffrey Pfeffer, professeur en comportement organisationnel, a écrit un livre à ce sujet : "Mourir pour une fiche de paie". Pour ce faire, il a recueilli divers exemples d’entreprises et de secteurs afin d’illustrer à quel point (et à quelle vitesse) les choses tournaient mal et comment la vie professionnelle moderne rendait la société malade. Il s’est penché sur des causes telles que les motifs de licenciement, l'équilibre travail-vie privée, les horaires de travail, l'autonomie, l'assurance santé, mais aussi pourquoi les employés restaient (consciemment) dans un environnement de travail toxique. Son ouvrage guide le lecteur au travers de différentes questions mais offre également des idées et des solutions possibles aux employeurs, au gouvernement et aux employés.

Enfin, il insiste sur le fait que la manière dont nous vivons au sein de notre entreprise pendant les heures de travail est aussi importante que la façon dont nous vivons en dehors de celle-ci. Cela devient de plus en plus difficile à contrôler car les frontières entre le travail et la vie privée sont de plus en plus floues.

Karoshi

Au Japon, il existe même un mot pour définir la mort à cause du surmenage : Karoshi. Travailler dur jusqu'à en mourir fait partie de la culture japonaise. Ce n'est pas tant exigé par la direction mais plutôt par les exigences que les employés s'imposent à eux-mêmes. Par conséquent, les travailleurs épuisés s'endorment au beau milieu de la route et, dans les cas extrêmes, se suicident à cause du stress, d'une crise cardiaque ou d'une maladie.

 


(eh/ll) – Sources : Stanford Business / Quartz at Work / Now This 

28 juin 2019
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