À quel point un burn-out peut-il nuire à votre travail ?
Aussi malheureux soit-il, le burn-out peut vous hanter l’esprit pendant longtemps.
La plupart des individus en sont victimes à leur travail, d’autres via leurs amis. Toujours est-il que nous gaspillons, surtout depuis l’arrivée des smartphones, beaucoup trop de temps à consulter nos mails. Du matin au soir, cela n’arrête jamais. Que faire ? En prendre conscience et en comprendre les raisons est déjà une excellente étape vers la guérison.
Pour ceux qui travaillent dans le secteur de la connaissance, le risque de devenir accro à ses e-mails est bien présent, et cela coûte cher en termes de repos et d’énergie. Les smartphones sont particulièrement pointés du doigt pour engendrer une telle dépendance, et ce via leurs applications de messagerie.
Dans son livre "Le pouvoir des habitudes", Charles Duhigg explique comment celles-ci se forgent. En fait, pour chacune d’entre elles, trois acteurs coopèrent : le moteur, l’action et la récompense. Autrement dit, quand un évènement se produit, je fais quelque chose et j’en perçois une récompense. Par exemple : le téléphone sonne, je décroche et mon attente est remplie. A partir de quand une telle habitude devient-elle une dépendance ? Lorsque ne rien faire devient plus insupportable que de répondre au stimulus.
Nir Eyal va plus loin que le modèle de Duhigg dans son livre "Comment construire des produits qui engendrent une habitude ?". Il explique la systématique des produits susceptibles de créer une dépendance et ajoute un élément au modèle Moteur/Action/Récompense : l’Investissement. Plus vous investissez en quelque chose, plus vous aurez de la peine à l’abandonner. Combien de temps avez-vous investi dans votre mailbox ces derniers mois ? Et oui, vérifier en permanence votre messagerie est bien une habitude néfaste.
Les raisons vous poussant à consulter votre smartphone ou votre laptop peuvent être tant internes qu’externes. Comme motifs externes figurent tous les sons et autres notifications émises ou affichées par vos appareils. Eliminez ces stimuli. Votre cerveau les associe à des individus, des lieux, des émotions, des routines. Ces éléments vous gardent en contact étroit avec votre messagerie.
Des émotions comme l’ennui ou la fatigue peuvent également vous encourager, tout comme une salle d’attente ou encore des toilettes. Votre cerveau réagit ainsi pour l’instant. Mais vous pouvez vous protéger en identifiant ces stimuli. Tentez d’y associer une autre action, comme par exemple lier la salle d’attente à la lecture d’un journal ou l’ennui avec une promenade.
Cela vous coûte relativement peu d’énergie de lire un mail et d’y répondre. Voilà ce qui rend votre comportement compulsif. Si vous n’arrivez pas à débrancher vos stimuli, vous pouvez toujours essayer de retarder l’action qui y est associée. Débrouillez-vous pour rendre la lecture de vos mails plus fastidieuse. Débranchez par exemple de temps à autre vos appareils (devoir en allumer un pour lire ses mails prend du temps), enlevez les applications téléchargées ou créez un système vous obligeant à cliquer sur de nombreux boutons ou à encoder plusieurs mots de passe pour y accéder. Vous réduirez ainsi vos 'chances' d’aller une fois de plus vérifier vos mails…
Nir Eyal dénombre trois types de récompenses : la récompense sociale, les moyens ou la 'chasse' et les récompenses personnelles. Notre boîte mail peut engendrer toutes ces récompenses. Et c’est précisément la combinaison de celles-ci qui est la plus liante. Une réponse rapide à un e-mail est souvent connotée à de l’efficacité. Dans la plupart des environnements, l’efficacité est synonyme de valeur. Vous consultez donc souvent votre messagerie car vous aimez être perçu par votre entourage comme une personne de valeur. Si vous répondez encore à un e-mail tard le soir, vous en déduisez qu'il s'agit d'un comportement apprécié par vos proches.
Pour les travailleurs du secteur de la connaissance, l’information est un outil capital. Un mail peut contenir de l’info intéressante. Il est donc important de surveiller sa messagerie. Qu’il y ait de l’information suffit généralement à notre cerveau, en présumer l’existence est même plus important que la question de son urgence. Nous recherchons la satisfaction personnelle. Souvent, celle-ci est couplée à la reconnaissance que nous recevons des autres, à savoir une récompense sociale. Nous voulons être admirés et considérés. Recevoir beaucoup d’e-mails et y répondre rapidement nous donnent l’impression d’être important.
Plus de temps je consacre à quelque chose, plus ma motivation à continuer à le faire se renforce. Vous vous êtes depuis des années construit l’image d’un être toujours accessible par e-mail et répondant aux sollicitations de manière infaillible ? Il vous sera difficile d’y renoncer. Au fil des ans, vous avez réussi à dénicher des informations intéressantes sur la toile et en faites part à vos collègues ? Idem.
Il n’y a rien de mal à consulter votre messagerie de temps en temps, mais tâchez de vous affranchir de cette dépendance. La meilleure manière de faire est de reconnaître avant tout que vous gaspillez bien trop de temps à lire vos emails. A partir du moment où vous aurez compris ce phénomène, il vous sera plus aisé de remettre ces stimuli en question. En réussissant à réduire votre activité liée aux e-mails, vous profiterez non seulement des récompenses qui y sont liées, mais également d'un tas d’autres choses comme votre propre vie.
(EH) (SC) Avec nos remerciements à Johan D'Haeseleer.
14 février 2018Plus de 440.000 utilisateurs recoivent nos astuces
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