Plus les règles sont strictes, mieux elles sont acceptées

Pour qu’elles soient bien accueillies et respectées, les règles doivent être suffisamment fermes. Telles sont les conclusions d’une étude réalisée par des chercheurs de l’Université de Waterloo, en Ontario (Canada).
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Ne pas laisser de marge de manœuvre. Pour ces universitaires canadiens, c’est ainsi que l’on obtient une meilleure acceptation des règles, normes et autres décisions. Selon Kristin Laurin, qui a mené les recherches, « les personnes qui se sentent coincées par une règle ou une restriction ont plus de chances de s’en contenter que celles qui pensent que les règles ne sont pas clairement définies ». Un cheminement qu’elle qualifie de « rationalisation » de la norme.

Pour arriver à ces résultats, les chercheurs ont notamment soumis un échantillon de la population à un test. L’ensemble était averti que le gouvernement comptait réduire les limites de vitesse. Une moitié recevait l’information que la loi entrait en vigueur immédiatement. L’autre, que la loi serait « probablement » votée, avec une chance infime que le gouvernement l’abandonne. Il en résulta que le premier groupe émettait moins d’objection à la baisse de la limitation de vitesse que le second. Et serait donc plus enclin à la respecter.

Quel rapport avec le Printemps arabe ?

Selon l’équipe canadienne, la genèse du printemps arabe peut en partie s’expliquer dans ces résultats : « Il est possible que les gens se soient habitués à vivre sous la dictature, le pouvoir paraissant absolu. Mais une fois le président tunisien parti en fuite, les citoyens des pays alentours ont réalisé que leurs gouvernements n’étaient pas si absolus qu’ils le semblaient. »

La simple remise en question d’une autorité incontestée jusque là a donc pu conduire à la révolution d’après Laurin : « ils ont pu mettre de côté toutes les rhétoriques de rationalisation qui leur faisaient accepter le fait de vivre sous un régime autoritaire. Cette nouvelle apparence de restriction non absolue a exacerbé leur réaction, alimenté leur colère et motivé leur action. »

Une attitude à transposer au bureau ?

Un chef parviendra-t-il donc mieux à imposer de nouvelles règles en ne laissant aucune place à la flexibilité ? Ou a-t-il plutôt intérêt à se montrer conciliant vis-à-vis du règlement de travail ? La réponse se trouve peut-être à mi-chemin : établir clairement des règles justes qui satisfassent tout un chacun et ne permettre à aucun de les enfreindre, sous aucun prétexte. Point final !

23 novembre 2011
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