Plus de la moitié des demandeurs d'asile ne trouvent pas de travail
Selon les chiffres du VDAB, il apparaît que 33,3% des réfugies trouvent un emploi après une année de recherches. Après 3 ans, ce pourcentage grimpe à 44,5%. Ensuite, ces derniers disparaissent du marché du travail officiel et plus de la moitié basculent dans le travail illégal ou le chômage de longue durée.
"Ce ne sont pas des chiffres qui donnent le sourire", explique Jan Denys, spécialiste du marché du travail. "Il s'agit surtout de la légère augmentation entre 1 et 3 ans qui est préoccupante. Les demandeurs d'asile qui arrivent généralement sur les rotules et parviennent à trouver un emploi après un an sont relativement chanceux. Pour les autres, la situation est problématique. Ils ne trouvent que rarement du travail, en dépit des moyens qu'ils déploient. Enfin, il faut garder à l'esprit qu'ils exercent souvent des fonctions subventionnées par l'Etat."
Une autre problème est que six réfugiés sur dix récemment arrivés dans notre pays ne sont pas qualifiés. Auparavant, il n'était question que de quatre sur dix. En revanche, une note positive est que ces chiffres ont été mesurés lors d'une période de récession. De nos jours, la situation de l'économie belge semble meilleure. "La Belgique n'a pas l'habitude d'employer des migrants. Seule la Pologne obtient de moins bons résultats que nous", déclare Piet Cosemans, porte-parole du VDAB.
Améliorations
Le VDAB est toutefois convaincu de pouvoir améliorer ces chiffres. Le service de l'emploi a engagé 35 personnes supplémentaires pour aider les milliers de réfugiés à se faire une place sur le marché du travail. En collaboration avec le personnel existant, elles doivent s'attaquer le plus vite possible au principal obstacle qu'est la barrière de la langue. Cela peut se faire de plusieurs façons : au travers de cours pour les nouveaux arrivants mais aussi par l'apprentissage de la langue du pays sur le lieu de travail. "Il existe de nombreux profils techniques chez les réfugiés", précise Louise Van Couillie du VDAB (Flandre orientale).
"Notre marché du travail est friand de telles personnes. Nous essayons de les lancer le plus rapidement possible en leur faisant apprendre la langue du pays. Pour certaines professions en pénurie, l'arrivée de réfugiés avec un bagage technique est une bénédiction. Je suis optimiste quant à leurs chances sur le marché du travail. Nous voyons en eux un potentiel immense. Ce sont des individus ayant dû faire preuve de persévérance et d'esprit d'entreprendre pour arriver là où ils sont actuellement. Leurs qualités consistent une réelle plus-value sur le marché de l'emploi."
Pieter Cosemans, porte-parole du VDAB, est également optimiste : "Nous avons l'impression que de plus en plus de réfugiés ont trouvé un emploi au cours de ces derniers mois. Nous remarquons qu'ils se mettent progressivement à chercher du travail par eux-mêmes et prennent certaines initiatives. Un autre avantage est qu'ils sont plus jeunes qu'auparavant, ce qui les rend malléables et flexibles. De cette façon, nous pouvons plus facilement les orienter vers des fonctions en pénurie."
(eh/jy) – Photo : (kvg)
20 septembre 2016