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Être licencié à 55 ans n'est pas forcément une fin en soi

Perdre son travail pour retrouver un sens à la vie ?

La perte d’un emploi est une expérience bouleversante. N’importe qui l’ayant vécu pourra en attester. Mais ce choc peut également être le point de départ d’une expérience positive. C’est ce que suggère une étude qui se penche sur les licenciements de managers aux USA et en Australie.
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Un intérêt nouveau pour un style de vie en accord avec leurs valeurs. C’est ainsi que la majorité de ces managers de classes moyenne et supérieure analyse les conséquences de la perte de leur emploi. Interrogés par les universitaires Amy Kenworthy et Suzanne de Janasz, ils ont globalement constaté que la potentielle « crise » du licenciement avait en fait débouché sur une opportunité pour eux d’apprendre à mieux se connaître. Et donc de revoir certaines priorités afin d’atteindre une vie plus comblée et plus heureuse.

Un quart doute

A notre grande surprise, la majorité des personnes sondées nous ont parlé des effets positifs suivant le choc de la perte de leur travail (…) avec des questions comme Qui suis-je ? et Qu’est-ce que j’attends de la vie ? C’était contre nos intuitions » explique Amy Kenworthy, professeur de management dans une université australienne. En effet, seul un quart des interrogés éprouvent un sentiment de doute quant à la perte de leur emploi, la réponse escomptée.

Un choc utile ?

Il est normal d’être en colère, frustré, d’avoir peur, et de ressentir non seulement un doute personnel mais aussi du cynisme par rapport aux procédures et au monde de l’entreprise », explique Amy Kenworthy . Au lieu de cela, les participants ont exprimé un désir de conduire leurs vies vers plus d’authenticité et d’intégrité, même si cela signifie renoncer à certains avantages, comme un haut salaire. Leurs nouvelles priorités se déclinent en trois axes : la volonté d’une vie plus équilibrée, avec plus de temps pour la famille et les amis ; du travail plus significatif, dans lequel ils peuvent sentir qu’ils contribuent à la société ; et enfin la sécurité de l’emploi et le bonheur.

Bousculer la routine

Le panel, âgé de 30 à 60 ans, reflète globalement bien cette tendance qu’ont les managers de classe supérieure à s’écarter de leurs valeurs personnelles à mesure qu’ils grimpent l’échelle hiérarchique de l’entreprise. Amy Kenworthy précise toutefois que l’étude est préliminaire, et pour l’instant représentative d’une petite partie des travailleurs.

Des travailleurs aux horaires souvent élastiques et dont la perte de l’emploi bouscule inexorablement la routine : « Pour nombre d’entre nous, l’inertie prend le pas à un certain niveau. C’est le confort de la routine, le confort de l’attendu. C’est dur de casser cela »

Leçons  pour l’entreprise

Pour les auteures, réduire les horaires de travail et les salaires pourrait être un bon moyen de traverser les périodes creuses d’une entreprise, et l’occasion pour l’employé d’avoir du temps libre pour retrouver un équilibre personnel. Et quand les licenciements sont inévitables, elles préconisent que les entreprises créent des ateliers pour aider les personnes concernées à définir et prioriser leurs valeurs, plutôt que de simplement leur inviter à mettre à jour leurs CV.

Amy Kenworthy conclut que plus largement, ses résultats sonnent comme un rappel utile en ces temps d’économie incertaine ; il existe toujours un moyen de retourner la situation : « Il y a quelque chose que nous pouvons tirer du langage écrit chinois et qu’ils ont compris depuis longtemps : crise peut vouloir dire opportunité. On ne voit pas les choses ainsi. Mais peut-être devrait-on ».

(jt) – Source : CNN

2 décembre 2013

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