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Malheureux au travail ? 20% de risques supplémentaires de décès

La sécurité physique au travail fait de plus en plus l’objet de contrôles. Mais qui veille donc à la sécurité psychique des travailleurs ?
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Le stress, le burn-out et les autres maux psychiques ne sont plus étrangers au monde du travail. Jeffrey Pfeffer, professeur en psychologie des organisations à l'université de Stanford, tire la sonnette d’alarme et insiste sur le fait que les entreprises doivent investir dans leur capital humain. Selon lui, elles ont tant à y gagner, une sorte de "return on investing in people".


Pfeffer a étudié dix environnements de travail dans lesquels il a principalement examiné le stress, la pression, les heures supplémentaires, l’équilibre vie privée-vie professionnelle et les systèmes de travail en équipe. Il s’est également intéressé au fair-play au sein de l’organisation, au manque de contrôle et aux exigences exagérées liées aux jobs.

Stress

Parmi tous ces éléments, le stress semble constituer la plus grande menace sur le lieu de travail. Il a non seulement un effet direct négatif sur la santé des personnes concernées, mais il se trouve aussi souvent à la base des comportements indésirables néfastes comme une consommation d’alcool, un recours aux drogues ou une mauvaise alimentation.


Quelles sont les causes et conséquences les plus fréquentes du stress ?

  • L’insécurité d’emploi augmente les congés de maladie de 50%
  • Les longues heures de travail ou trop d’heures supplémentaires augmentent de 20% les risques de décès précoce
  • Des exigences professionnelles élevées et une pression sur les prestations augmentent de 35% les risques de maladies relevant de la médecine spécialisée.

Chiffres de mortalité

Pfeffer et son équipe ont utilisé les données collectées pour calculer combien de décès les mauvaises conditions de travail provoquent rien que sur le plan psychique. Selon leurs estimations, ce chiffre est (seulement pour les Etats-Unis !) d’environ 120 000 cas par an. C’est bien trop, certainement si l’on sait que ce nombre devrait être bien inférieur ou pourrait même être évité si l’on accordait plus d’attention à l’assistance psychologique sur le lieu de travail. Ce résultat en fait la 6ème plus importante cause de décès aux Etats-Unis, et serait même supérieur aux statistiques de décès par suicide, diabète, Alzheimer ou pour cause de maladie rénale.


Pfeffer estime donc indispensable que l’on s’attaque davantage aux problèmes de stress et de bien-être. Pour lui, cela relève tant de la responsabilité de l’employeur que du travailleur et même des autorités. A ses yeux, ce sujet mériterait au moins autant d’attention que celui des accidents du travail ou des maladies cardiovasculaires.


(EH) (SC) Source : Hrsquare.be - Fortune.com 

16 juin 2015
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