Les temps partiels moins contents de leur carrière
« Celui qui veut travailler à temps partiel parce qu’il n’aime pas son job, ferait mieux de ne pas commencer. Ce n’est pas ainsi que vous résolvez le problème. » (Hermina Van Coillie, HR research expert chez Securex)
Travailler à 4/5 ou à temps partiel n’a pas que des avantages, c’est ce qui ressort d’une enquête du prestataire de services RH Securex. Les travailleurs à temps partiel seraient moins satisfaits de leur carrière que les temps pleins.
Dans notre pays, un quart des travailleurs prestent à temps partiel. Ce sont surtout les femmes qui optent pour une semaine de travail raccourcie : 44% d’entre elles contre 9% des travailleurs masculins.
On entend souvent dire qu’il faut in fine fournir autant, mais en moins d’heures. Cela ne semble pas vrai, selon l’enquête Securex. La moitié (48%) des répondants qui travaillent à temps partiel disent avoir trop de boulot alors que 58% des temps pleins se plaignent d’une charge de travail trop importante.
Un travailleur à temps plein est aussi plus souvent amené à faire des heures supplémentaires qu’un temps partiel. Notamment parce qu’il n’est pas possible dans chaque métier de livrer autant ou plus en moins de temps. Pensons par exemple aux infirmières, aux professeurs ou aux caissières. Si ces métiers travaillent à temps partiel, leur travail doit être repris par quelqu’un d’autre.
Moins de stress ?
Un des plus gros avantages du travail à temps partiel ? Les travailleurs ressentent un meilleur équilibre entre travail et vie privée. Ils sont aussi moins sujets au stress qu’un collaborateur à temps plein. Détail important : travailler à temps partiel n’agit pas sur le stress de la vie privée. L’agenda familial chargé n’en est pas tout de suite allégé.
Travailler à temps partiel comporte aussi des inconvénients. Même si un part-time subit moins de stress et reçoit une charge de travail en principe moindre, il est généralement moins satisfait de sa carrière professionnelle.
Les travailleurs à temps partiel estiment avoir moins de chances de faire carrière. C’est surtout chez les cadres que ce phénomène s’observe. Chez les employés et les ouvriers, cela joue un peu moins. En outre, les collaborateurs à temps partiel considèrent qu’ils ont moins l’opportunité de faire comprendre leurs ambitions personnelles et leurs objectifs à leur supérieur et qu’ils ont aussi moins de chances de suivre des formations.
Réfléchissez
Bien que les travailleurs à temps partiel ne soient pas moins motivés ou impliqués que leurs collègues à temps plein, ils sont bien un peu moins orientés entreprise. Seul un sur deux (53%) a réalisé de sa propre initiative un projet qui dépasse sa description de fonction. Chez les travailleurs à temps plein, cela monte à 63%.
Selon Hermina Van Coillie, HR research expert chez Securex, chacun doit décider pour lui-même si un temps partiel peut être une bonne option. « Réfléchissez dès le départ à l’impact d’un temps partiel sur le plan professionnel et personnel. Quelle sera votre carrière ? Quid de votre salaire et de vos droits à la pension ? »
Celui qui veut un temps partiel parce qu’il n’aime pas son travail ferait mieux de ne pas commencer. « Ce n’est pas ainsi que vous résolvez le problème. Il est préférable de travailler moins pour avoir plus de temps à consacrer à sa famille ou à son hobby. Demandez-vous si votre carrière en serait freinée et si vous y verriez un inconvénient. »
(wv/sc)
23 janvier 2014