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Anthony Imandt suit actuellement un master en construction sur le campus De Nayer à Sint-Katelijne-Waver. Son père étant d'origine néerlandaise, il a longtemps vécu aux Pays-Bas. Sa mère est congolaise. "Plus tard, je me vois bien comme chef de chantier. Je travaillerais sur de grand projets de construction. Cette variation me plairait beaucoup. De fait, après deux ans à travailler sur un chantier, vous pouvez vous tourner vers une nouvelle mission", explique-t-il.
Anthony est encore étudiant en passe d'obtenir son diplôme de master. Selon lui, étudier est facile au début. "Toutefois, si vous commencez à travailler et à fonder une famille, il est beaucoup plus difficile de combiner études et vie privée."
Il bénéficie tout de même d'une certaine expérience et a effectué des stages auprès de différents employeurs. "Ma couleur de peau me joue parfois des tours. J'ai déjà envoyé des candidatures, notamment pour des jobs d'étudiant, et mon CV ne comportait pas de photo. Quand on me proposait un entretien en face to face et que mes interlocuteurs me voyaient arriver, ils étaient quelque peu étonnés. Mon nom ne laisse pas transparaître mes origines."
Il n'a toutefois jamais eu de gros problèmes relatifs à la discrimination. "Tant que vous effectuez correctement votre travail, il n'y a pas de souci. De plus, je ne me sens pas comme une personne étrangère." Son origine présente aussi des avantages. "Je parlais principalement le français avec ma mère à la maison. Le fait que je maîtrise relativement bien les deux langues nationales est un sérieux atout. La langue parlée sur les chantiers est généralement le français. Le polonais et le portugais sont aussi souvent présents." Au niveau de la coordination, il n'en est rien. "Lors de réunions entre un chef de chantier et un architecte, je ne vois que très peu de diversité", explique Anthony.
Le fait que le secteur attire de plus en plus de personnes d'origine étrangère se fait ressentir sur les bancs d'école. "Nous avons remarqué une telle évolution ces dernières années", explique Peter Gilis, chef de formation en bâtiment du LUCA Campus de Saint-Luc. L'établissement compte environ 150 étudiants. "En 2010, 7% de nos ouvriers étudiants étaient d'origine étrangère. Aujourd'hui, il est question de 25%. Il s'agit d'enfants issus de la deuxième ou troisième génération, ceux-ci ont généralement une bonne maîtrise du néerlandais", conclut Peter Gilis.
Le baccalauréat s'articule autour de la construction de la fonction du futur gestionnaire de chantier, dessinateur technique, ou encore de la capacité à gérer des chantiers de grande taille ou à effectuer des calculs plus complexes. "Ces fonctions sont d'ailleurs souvent en pénurie. Cette formation garantit à 100% une sécurité d'emploi", précise Peter Gilis. "Je remarque que cette génération d'immigrants veut vraiment aller de l'avant et atteindre les sommets."
Hélas, le parcours est semé d'embuches. Les étudiants d'origine étrangère ont souvent du mal à terminer leurs études. Peter Gilis n'y trouve aucune raison valable. "Ces étudiants sont généralement très motivés mais proviennent souvent d'un enseignement plus technique. Ils manquent parfois d'une méthodologie appropriée pour étudier certaines disciplines", observe-t-il.
Anthony Imandt constate également que son diplôme de master et ses origines font de lui une personne hors du commun. "Parmi les 20 étudiants de ma classe de master, je suis le seul d'origine étrangère. Au début de mon baccalauréat, nous étions cinq étrangers mais je suis le seul qui sera arrivé à la fin de cette formation."
(eh/jy)
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