Un job étudiant affecte-t-il ma bourse d'études ?
Je suis étudiant et je travaille régulièrement : quel impact cela a-t-il sur ma bourse d'études ?
La crise financière a gravement entamé la confiance dans le secteur bancaire. Les institutions financières réagissent en organisant plus de contrôles internes en amont et en renforçant les procédures garantissant le respect de la réglementation et de la législation en vigueur. C’est ce que l’on nomme la « compliance ».
« Les clients attendent de leur banque plus de transparence qu’auparavant. L’organe de surveillance (Autorité des Services et Marchés Financiers) pose pour ces raisons beaucoup de nouvelles règles », explique Geert Van Lerberghe, Director risk affairs chez Febelfin. « Pour les banques, cela signifie entre autres qu’elles doivent s’améliorer dans la gestion et le reporting des risques, tant en interne qu’envers l’autorité de surveillance. Différents canaux et instruments ont été mis au point pour garder les risques sous contrôle. La loi Twin Peaks de juillet 2010 (nommée ainsi parce que ce sont deux instances qui contrôlent les institutions financières ; la Banque Nationale et FSMA), concède de nouvelles compétences à l’organe de contrôle afin qu’il puisse pleinement jouer son rôle de ‘protecteur du client’. « Selon l’objet de la loi, les banques seraient bientôt soumises par les autorités de contrôle à des ‘mystery shoppers’ (pseudo acheteurs) », explique Geert Van Lerberghe.
La FSMA a aussi lancé la cartographie MiFid (Markets in Financial Instruments Directive). Il s’agit d’un audit qui fait l’inventaire des risques liés aux activités de placement et qui permet à l’organe de contrôle de réagir à temps et avec efficacité.
Le secteur bancaire a également essayé de restaurer la confiance en soulignant l’importance de la corporate governance, notamment en matière de rémunération. « Dans le calcul des bénéfices court terme, la rémunération est souvent couplée à la solidité », explique Geert Van Lerberghe.
Dans beaucoup d’institutions financières, cette attention supplémentaire au contrôle et à la gestion de risque provoque un petit tremblement de terre auprès du personnel. Entre autres parce que les produits bancaires sont devenus beaucoup plus complexes ces dix dernières années.
« Ceux qui vendent nos produits doivent pouvoir en faire toujours plus », explique Johan Van den Branden, Managing Director chez Febelfin Academy, l’institut de formation du secteur financier. « Nous travaillons plus en amont qu’avant. Si un client nous achète un produit, on doit vérifier depuis le début si ce produit répond à son profil de risque. Cela exige une meilleure connaissance ainsi que des moyens et des ressources humaines supplémentaires. »
Selon un tour de table du secteur organisé en 2012, il semble que le personnel en risk, compliance & audit des quatre grandes banques du pays soit passé de 978 travailleurs à 1.178. Soit une augmentation de 21%.
C’est en Compliance que le plus gros changement s’est fait sentir. Là, le nombre de travailleurs a progressé de 70% en 3 ans. Dans le risque, le personnel a gonflé de près d’un quart. En audit, le nombre de travailleurs a baissé de 15%. « Mais cela vient surtout du fait que ce sont à présent les départements compliance et risque qui font le gros du travail », explique Johan Van den Branden.
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Ce ne sont pas que les profils plus techniques qui exercent les fonctions de contrôle. « Auparavant, c’était ainsi. Maintenant au sein de la compliance, on trouve tout autant des collaborateurs de profil business ou juridique. Des produits plus compliqués demandent aussi une législation plus complexe », explique Geert Van Lerberghe, qui casse ainsi l’image selon laquelle le monde bancaire n’engagerait que des profils financiers. « L’inverse est vrai. Plus de la moitié des collaborateurs dans les institutions financières sont des profils non financiers. Dans le contexte actuel, nous avons besoin de diversité ; des mathématiciens purs et durs aux collaborateurs empathiques du front office. » Les équipes de compliance qui travaillent en banque sont donc composées de profils différents, chacun avec son propre bagage. Bientôt, chaque institution de crédit devra avoir enregistré son compliance officer. Des examens vérifieront s’il dispose de l’expérience pratique minimale ou de connaissances juridiques. « C’est aussi la personne qui doit expliquer les processus et répondre au comité de direction ainsi qu’à l’organe de contrôle », poursuit Johan Van den Branden.
25 février 2013Je suis étudiant et je travaille régulièrement : quel impact cela a-t-il sur ma bourse d'études ?
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