Pourquoi procrastine-t-on ? Et quelles en sont les conséquences ?
Les personnes qui procrastinent voient souvent de petites tâches se transformer en montagnes infranchissables.
Dans la plupart des cas, le burn out est la suite d'années de pression sur le lieu de travail.
Les personnes atteintes d'un burn out :
Plutôt qu'un problème purement individuel, l'épuisement professionnel est une maladie liée à la collectivité. Telle est l'hypothèse du philosophe Pascal Chabot travaillant pour l'entreprise HR Square. Selon lui, le burn out n'est pas synonyme de paresse. L'approche de cette forme d'épuisement exige que le département des ressources humaines accompagne les employés en vue de retrouver un nouvel équilibre professionnel.
La coach carrière Annemie Peeters le confirme : "le burn out concerne des personnes qui s'investissent corps et âme dans leur travail. Cela ne veut pas dire qu'elles font mal leur travail ou sont incompétentes. Souvent, les individus atteints d'un burn out sont de très bons travailleurs. Ils sont consciencieux, toujours motivés et mettent la barre très haut vis-à-vis d'eux mêmes. Les personnes présentant les symptômes d'un burn out imminent doivent être incitées à dialoguer avec leur patron ou le département RH."
Le philosophe Pascal Chabot établit des liens entre le burn out et la question du progrès, de la technologie et des désirs qui caractérisent notre époque expérimentale. En effet, les victimes d'épuisement professionnel sont souvent fanatiques d'un mode de vie contemporain. "Le système perdure grâce au rythme de travail acharné de certains employés. Et pourtant, ce sont précisément ces personnes qui craquent. Les symptômes de la fatigue, de l'anxiété, du stress incontrôlable, de la dépersonnalisation et de l'incompétence dépeignent sur les individus qui ne parviennent pas à obtenir ce dont ils ont besoin ou qui ont tendance à se surmener. Ils se sentent délaissés et l'état de burn out en est la conséquence inévitable."
Pascal Chabot est enseignant à l'institut des Hautes Etudes des Communications Sociales (IHECS) à Bruxelles et est l'auteur des ouvrages 'Burn out global' et 'L'âge des transitions'.
Selon Chabot, le burn out est évitable. Face aux exigence de la société moderne, il est important de se demander comment créer un équilibre stable entre la vie privée et la vie professionnelle. Les ressources humaines jouent un rôle considérable à ce niveau. "Ce que l'on attend de la part d'une organisation est qu'elle ne participe pas au déni ni à l'accusation individuelle. L'employeur doit prendre la 'plainte' de son employé en compte et la faire parvenir aux instances concernées. De plus, il doit faire transparaître le message que le burn out n'est pas synonyme de paresse. Après tout, les personnes qui travaillent le plus sont celles qui prennent leur rôle à cœur. Celles-ci deviennent fort contrariées si des perturbations apparaissent et peuvent rapidement sombrer.
Cependant, l'employé laxiste ne se pose pas vraiment ce genre de questions et n'est pas gêné par les contradictions qu'il rencontre. Les RH ont pour mission de faire accepter un climat absent de toute souffrance destructrice.
Selon la coach carrière Annemie Peeters, "Etre disponible en permanence, être adapte du multitasking et être d'accord avec tout le monde, tels sont les maux du 21ème siècle. Avec les moyens de communication modernes, nous recevons des e-mails et sommes joignables pendant notre temps libre. Les travailleurs sont très loyaux et de plus en plus dévoués vis-à-vis de leurs clients. Ils pensent qu'effectuer des heures supplémentaires permettra de réduire leur niveau de stress du lendemain. Rien n'est moins vrai. Différentes études montrent que cela diminue la productivité. Traiter des e-mails le soir diminue la qualité de votre sommeil et vous rend plus fatigué le lendemain, c'est un cercle vicieux. La fatigue, le stress et la surcharge de travail mènent tout droit au burn out. Les personnes qui en sont atteintes sont épuisées tant physiquement que mentalement et ne parviennent plus à effectuer les tâches même les plus simples."
Les employés ont un énorme besoin d'être reconnus par leur entreprise. "L'écoute est cruciale au sein d'une organisation. Malheureusement, celle-ci laisse souvent à désirer", explique Chabot. Le psychanalyste Christophe Dejours dispose d'une formule efficace pour expliquer l'impact qu'à la reconnaissance sur les travailleurs. Il suppose qu'elle peut transformer la souffrance en joie. Certains emplois incluent une part de souffrance mais celle-ci ne doit pas avoir le dernier mot et doit être positivement transformée. La reconnaissance donne du sens aux difficultés : elle s'assure que les efforts ne sont pas vains et ont mené à un meilleur résultat."
La coach carrière Annemie Peeters l'observe également dans la pratique. "Cette reconnaissance est précisément la clé permettant de transformer la souffrance en plaisir. Je le constate souvent chez mes clients atteints d'un burn out : la reconnaissance joue un rôle non négligeable dans le processus de récupération."
(eh/jy)
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