Démissionnez et recevez 4.300 euros

Pour ceux qui restent, cela signifie qu’ils s’engagent pleinement dans l'entreprise et dans leur travail. Ils signent un contrat moral avec Amazon pour une année supplémentaire. C’est une excellente manière d’encourager les employés à réfléchir à leur carrière et à faire le point. Cette approche est positive car trop peu d’entreprises poussent leurs collaborateurs à penser au futur de leur carrière.

A long terme, faire travailler une personne dans un endroit où elle ne se sent pas à sa place n'est sain ni pour elle, ni pour l'entreprise. Sur base de ce constat, Amazon a tout à fait raison. Une personne moins motivée est moins attentive, moins productive et démotive parfois ses collègues. Ainsi, un employé démotivé n’a pas que des effets négatifs sur sa carrière personnelle mais également sur les objectifs de l’entreprise et sur le bien-être de ses collègues. Avec sa politique, Amazon prend donc les devants et évite de voir cette démotivation latente augmenter.

Le bonus de départ est une bonne piste de réflexion mais ce n’est pas un remède miracle. Le problème est parfois plus complexe et proposer de l’argent n’est pas toujours la solution idéale. "Je plaiderais plutôt pour la notion de 'rémotion' : un système où l’employé peut lui-même indiquer le cheminement de carrière qui lui correspond le mieux", explique Maj Buyst, directrice du bureau de recrutement spécialisée Robert Half Belux.

Être en phase avec ses employés

Tout le monde y gagnerait si les compétences de l’employé étaient mises en avant. Pourquoi proposer de démissionner si le problème réside autre part ? Le sentiment de frustration n’est peut-être pas directement lié à l’entreprise. Au lieu de pousser un collaborateur à grimper dans la hiérarchie, un déplacement horizontal lui convient peut-être mieux. Plutôt que de lui offrir une toute nouvelle fonction avec de nouvelles responsabilités, pourquoi ne pas approfondir sa fonction actuelle ? L'employé́ aura ainsi l'opportunité́ de se spécialiser et d'élargir son domaine de connaissances.

Dans une carrière professionnelle, faire un pas en arrière ou décider de manière réfléchie qu'une situation n'est plus optimale ne doit plus être vécu comme un échec. Chacun(e) a sa propre vision du job de rêve et celle-ci évolue au fil d’une carrière. Le plus important est de se lever tous les matins en étant heureux de se rendre au travail.

Pour ce faire, un engagement complet de l’employeur est nécessaire. Nous sommes au centre d’une guerre des talents et il est plus profitable pour les entreprises de faire un maximum pour conserver leurs talents. Les sociétés doivent donc oser s’engager pour leurs collaborateurs. La réalité où le bonheur au travail consistait à grandir et évoluer hiérarchiquement fait partie du passé. Quelqu'un qui se sent heureux dans une position dans laquelle il est doué devrait avoir la possibilité d'approfondir ses connaissances dans cette fonction.

Il faut pousser les employés à se positionner sur la suite de leur carrière. Voilà pourquoi la solution proposée par Jeff Bezos, le CEO d’Amazon, d’intégrer une dimension financière n’est pas idéale. L’argent ne fait pas tout et peu d’employés acceptent son offre.

Dans la conjoncture économique actuelle, il est primordial de prendre soin de ses talents afin qu’ils restent et qu’ils gagnent en productivité. Ainsi, le savoir restera au sein de l’entreprise et les employés seront épanouis dans leur fonction.

Entreprises, osez discuter avec vos collaborateurs, leur proposer des défis ou leur donner l’opportunité de suivre de nouvelles formations. C’est ainsi que vous augmenterez vos chances de conserver vos talents.

(eh) Source : Robert Half