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Quatre questions indispensables que tout travailleur acharné doit se poser

De grandes différences d'expérience en matière de trajet domicile-lieu de travail

Alors que la mobilité a un impact considérable auprès des employés, les entreprises ne sont souvent pas impliquées afin de solutionner cette problématique.
Tout le monde n’est pas coincé quotidiennement dans les embouteillages ni stressé par ses trajets domicile-lieu de travail. Une récente étude menée par la Antwerp Management School montre des différences majeures en matière de mobilité ces dernières années. Non seulement en matière de distances et de moyens de transport, mais aussi au niveau de l'expérience des navetteurs. Alors qu’un employé sur trois est victime de stress lors de ses déplacements, une proportion similaire considère ces trajets comme un moment de pure relaxation.

"Lors des dernières élections, la mobilité figurait dans le top 3 de presque tous les programmes politiques des partis", déclare Ans De Vos, professeure de gestion des ressources humaines et de management organisationnel à la Antwerp Management School. "Nous passons tous de plus en plus de temps dans les embouteillages et la qualité de l'air doit impérativement être améliorée", ajoute-t-elle.

Le centre d'expertise 'Next Generation Work' de la Antwerp Management School, la FEB et Jobat ont décidé de se pencher sur la problématique des trajets domicile-lieu de travail. Ils ont analysé la manière dont les employés tentaient de réduire la distance entre leur domicile et leur lieu de travail et, surtout, quelles étaient leurs expériences sur la route. Un total de 1.170 employés belges ont participé à cette enquête.

Stress vs relaxation

La mobilité est perçue différemment par chacun. Alors que la distance, le temps de trajet, les moyens de transport et la sensibilité de l’itinéraire aux embouteillages varient quotidiennement, la 'mobilité subjective' est également à prendre en considération. "Près du tiers des employés interrogés perçoivent les déplacements comme un moment de détente, alors que cela provoque du stress pour la même proportion d'employés", poursuit Ans De Vos.

Bien sûr, souligne Ans De Vos, les mobilités objectives et subjectives sont liées. Une personne incommodée par les files sera plus stressée sur son lieu de travail et, selon la FEB, les embouteillages en Belgique ont un impact économique négatif d’au moins 8 milliards d’euros par an.

Des facteurs liés au contexte de travail influencent également l'expérience de la mobilité. "Le trafic sur le trajet du domicile au lieu travail a un impact indéniable sur l'engagement au travail, le risque d'épuisement professionnel et l'équilibre vie privée-vie professionnelle. De plus, le temps de trajet s'avère décisif dans le choix d'un emploi", affirme Ans De Vos.

Une minorité travaille à domicile

Tout le monde n’est pas concerné par l'impact du télétravail sur la mobilité. "Seule une minorité d'environ 35% a la possibilité de travailler à la maison et les espaces de coworking ne sont que très peu utilisés."

Alors que la mobilité a un impact considérable auprès des employés, les entreprises ne sont souvent pas impliquées afin de solutionner cette problématique. Deux répondants sur trois ne considèrent pas que la mobilité soit un thème autour duquel la direction (RH) travaille activement et moins de la moitié d’entre eux osent en parler à leur employeur. "Dialoguer peut déjà faire disparaître une partie de l'expérience négative", poursuit Ans De Vos.

Autonomie

Enfin, l'autonomie joue également un rôle dans l'expérience de la mobilité. Quiconque travaille dans une culture prônant la flexibilité bénéficie souvent de plus d'autonomie pour décider où et quand travailler. C’est justement cette autonomie qui permet de vivre les trajets domicile-lieu de travail comme un moment de détente.

"Les trajets domicile-lieu de travail ont un impact sur les performances et l'engagement au travail", conclut Ans De Vos. "Les entreprises peuvent faire la différence dans l'expérience de mobilité de leurs employés grâce à des mesures simples. Les embouteillages ne disparaîtront pas du jour au lendemain, mais prendre des mesures permettra de contrer l'influence négative de la mobilité sur la productivité et l'engagement des employés."

(eh/ll)

21 octobre 2019
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