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Combien y a-t-il de postes vacants dans le secteur de l'intelligence artificielle ?

"Il y a plus d'un millier de postes vacants destinés aux ingénieurs de données et aux scientifiques" (Johan De Gelas, directeur académique à l’Howest).

Dans le monde informatique, l'intelligence artificielle, ou IA, est la tendance du moment. Le marché du travail est-il du même avis ? Nous nous sommes rendus à la Haute Ecole 'Howest' située à Courtrai où les premiers étudiants en intelligence artificielle seront diplômés cet été. "Dans les domaines auxquels le grand public associe l'intelligence artificielle, vous ne trouverez pas beaucoup de postes vacants en Belgique."

Une trentaine de bacheliers en informatique suivant le programme 'Smart Tech & AI' seront diplômés d’ici la fin de l’année. "Ce chiffre devrait au moins doubler d'ici deux ans", estime Johan De Gelas, directeur académique à l’Howest.

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La formation en intelligence artificielle proposée par l’Howest s'inscrit dans une tendance générale de l’enseignement supérieur où l’IA apparaît de plus en plus dans les différents programmes.

Selon les dires de Johan De Gelas, le baccalauréat 'Smart Tech & AI Creator' dispensé par l’Howest est l'une des premières formations dédiée à l’intelligence artificielle. "Elle est intégrée au cursus sur l’Internet des objets. Les étudiants doivent être capables d’implémenter des projets en utilisant l’Internet des objets ainsi que la méthode 'Agile'."

Plus concrètement, il s'agit de relier sans aucun fil des machines ou des applications à un réseau tel qu'Internet. "Les étudiants diplômés doivent être capables de manipuler des capteurs et de les connecter à un service Web. Ils doivent pouvoir traiter des données, et ce notamment avec des services de cloud d'Amazon AWS. Enfin, ils doivent analyser les données au travers de l’apprentissage automatique et la neutralité des réseaux."

Ingénieur en IA

Selon Johan De Gelas, les diplômés de son établissement sont sollicités par des fournisseurs de technologies tels que Be-Mobile, Aaltra et Sweet Mustard, mais aussi par des sociétés de conseil comme Ordina, OQuila, Delaware ou encore des entreprises d'intelligence artificielle telles que ML6 à Gand. "Les employeurs Haelvoet, Picanol et Scott Automation s'intéressent également beaucoup à cette tendance, sans oublier la multitude de start-ups spécialisées en la matière", poursuit-il.

Le programme 'Smart Tech & AI Creators' n'est pas la seule formation à traiter l’intelligence artificielle à l'Howest. La Haute Ecole propose depuis peu un programme d'ingénieur en intelligence artificielle en tant que module distinct. Les premiers étudiants seront diplômés d’ici deux ans. Ceux-ci se concentrent davantage sur les systèmes sous-jacents. "Ces ingénieurs sont capables de développer un backend complet en intelligence artificielle. Ils permettent de faire le lien entre la consultance en intelligence artificielle et les autres fournisseurs de services informatiques."

Marché du travail

La formation est une chose, mais la question est aussi de savoir quelle est l’importance de l’intelligence artificielle sur le marché de l’emploi. Johan De Gelas est catégorique : "Dans les domaines auxquels le grand public associe l'intelligence artificielle, tels que la programmation de robots humanoïdes et la réinvention des réseaux de neurones, il n'y a pas beaucoup de postes vacants", estime-t-il.

Et pourtant, l'IA devient de plus en plus importante sur le marché du travail. "La grande majorité des moyennes et grandes entreprises, du secteur manufacturier aux services financiers, savent bien qu'il est important de tirer une valeur ajoutée de leurs propres données", déclare Johan De Gelas. "Voilà pourquoi toutes ces entreprises recrutent des experts en données et en intelligence artificielle. Et elles sont pleinement occupées à attirer une expertise externe. Ce qui, bien entendu, signifie que de nombreux fournisseurs de services informatiques et sociétés de conseil recherchent avec impatience de tels profils."

Selon Johan De Gelas, cette avancée est également évidente en termes d'employés. "Prenons l’exemple de la jeune entreprise d'intelligence artificielle 'ML6' basée à Gand. En quelques années, elle est passée de quelques scientifiques à une cinquantaine de spécialistes des données. Un fournisseur de services informatiques tel que Savaco, situé à Courtrai, a également lancé un service d'analyse de données."

Mille emplois

Quels profils sont-ils les plus prisés ? Tant les gestionnaires que les analystes de données. "Ce sont principalement les personnes capables de configurer un pipeline de données (ingénieurs de données) et celles qui peuvent en extraire des informations (scientifiques des données) qui sont les plus recherchées. De nombreux profils en intelligence artificielle combinent ces deux caractéristiques : l’ingénieur de données doit suffisamment s’y connaître en apprentissage machine et, pour de nombreux postes vacants de scientifique des données, vous vous rendrez compte qu'il est indispensable de gérer les infrastructures Big Data."

Selon Johan De Gelas, la demande pour ces types de profils est déjà très élevée. "La demande combinée d'ingénieurs en informatique et d'informaticiens en Flandre et à Bruxelles est aussi élevée que celle des développeurs Web. Il est ici question de plus d'un millier de postes vacants", conclut-il.

(eh/ll)

2 juin 2020
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