Accompagnement de carrière
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4 conseils pour une réintégration après un congé maladie

"A mon retour, j'ai effectué une présentation à l’aide de photos, dont certaines était plus douloureuses que d'autres" (Mieke Vanhuyse).
Oui, vous devrez travailler plus longtemps mais, plus votre carrière est longue, plus vous risquez de tomber malade. Vous n'avez pas besoin d'être 'vieux' pour connaître des soucis de santé. Seul un travailleur sur deux reprend le travail après un congé maladie. Rester à la maison pendant une longue période contribue à un abandon définitif de l’activité professionnelle. Comment parvenir à reprendre le fil et comment réintégrer son lieu de travail ?
"A mon retour, j'ai effectué une présentation à l’aide de photos, dont certaines était plus douloureuses que d'autres" (Mieke Vanhuyse).

Mieke (43 ans) est responsable des ressources humaines chez ReVive, une société gantoise qui développe des friches industrielles et réhabilite les centres-villes. Adieu les villas indépendantes à la campagne, vive l'expansion des villes. ReVive est une entreprise durable, mais qu'est-ce que cela signifie pour Mieke à qui l’on a diagnostiqué un cancer du sein il y a un an ?

"Ma situation est atypique car je suis indépendante : mon mari est le propriétaire de ReVive", nuance-t-elle immédiatement. "Je sais, il s’agit d’une position de luxe. Devoir fermer boutique est encore pire. Néanmoins, je pense que ma situation doit servir d’exemple. Le cancer du sein est ce qu'il est et tout le monde peut en être victime. Mes revenus sont tombés à zéro, ce qui n’est pas le cas pour un employé normal." Voici quelques conseils et conclusions de Mieke après son diagnostic et sa lourde période de récupération.

1. Tâches personnalisées

"J’étais là aux début de l’entreprise, en 2009. Je travaillais dans la communication, le marketing et les ressources humaines mais, à cause de ma maladie, ces tâches sont devenues trop lourdes. Un collègue plus jeune a repris le flambeau par la suite. En septembre 2016, je suis tombée malade et j'ai dû faire 20 semaines de chimio, de chirurgie et de radiothérapie. A partir de juin 2017, je suis progressivement revenue au travail et, depuis le mois de septembre, je travaille à nouveau 3,5 jours par semaine. J’aimerais bien retravailler à temps plein."

2. Tenez vos collègues au courant

"Pendant mon traitement, je suis restée en contact étroit avec mes collègues. Je suis de temps en temps venue au bureau et j'ai régulièrement envoyé des nouvelles sur mon état de santé. Le terme 'cancer' est très lourd, surtout pour les plus jeunes de l'équipe. Le jour de mon retour, j'ai effectué une présentation à l’aide de photos dont certaines était plus douloureuses que d'autres. De cette façon, tout le monde a immédiatement su ce que j’avais traversé."

3. Restez impliqué

"Réaliser que vous est mis sur le côté est difficile à accepter. Vous manquez aux gens mais la vie continue. Vous ne vous sentez pas malade du cancer dans un premier temps. Et pourtant, du jour au lendemain, votre agenda est vide. Afin d'y remédier, il est très important que vous restiez impliqué dans l’entreprise. De cette façon, votre réintégration sera beaucoup plus facile. Après huit mois, il est déjà difficile de reprendre le fil. Imaginez après deux ans ? Heureusement ReVive est une organisation empathique mais ce n'est pas le cas de toutes les entreprises. Certaines personnes perdent même leur emploi à cause d'une maladie. Vos compétences et aptitudes ne sont pas perdues et, si vous êtes heureux à l’idée de pouvoir retravailler, vous serez d’autant plus motivé."

4. "Comment allez-vous?"

"Mes collègues n'ont pas spécialement fait attention à moi depuis mon retour. Je ne le demande pas non plus, mais la chimio a laissé des traces sur ma mémoire et ma concentration. Parfois, vous avez envie de leur dire que ce n’était pas qu’une simple petite grippe. Voici un conseil pour les personnes dont un(e) collègue est atteint(e) d’un cancer : demandez comment il/elle va. Les gens oublient vite que vous étiez malade mais le besoin d’en parler reste bel et bien présent. Je n'ai pas encore été déclarée comme guérie. Cela restera à jamais dans mon esprit."

Réintégration : mesurer, c'est savoir

À la fin de l'année passée, en raison d'un décret royal sur la réintégration des employés en incapacité de travail, des mesures ont été prises. C’était nécessaire car le nombre d'absences à long terme augmentait à vue d'oeil.

Dans son livre, 'Werken is genezen', le professeur Lode Godderis explique que seul 1 employé sur 2 reprend le travail après un arrêt maladie. Securex a développé un outil avec lequel un retour au travail pouvait être préparé de manière à prévenir les rechutes. "Nous analysons la situation en détail et regardons là où le salarié est toujours compétent", explique Elisabeth Van Steendam qui travaille chez Securex.

"Plus vous êtes absent longtemps, plus vous vous poserez des questions. Ne serai-je pas trop fatigué ? Serai-je encore mentalement capable de le faire ? Aurai-je les mêmes projets qu'avant ? Est-ce que j’atteindrai toujours mes objectifs ? Les employeurs peuvent éviter cela à travers une politique d'absentéisme intelligente dans laquelle des solutions sont recherchées ensemble pour diminuer le seuil de rechute. Il ne suffit pas d'être jeté dans la fosse aux lions. C'est aussi une utopie de penser que nous ne pouvons travailler qu'avec des employés en bonne santé. Vous ne pouvez pas supposer que chaque employé est physiquement ou mentalement en bonne santé, et ce même à trente ou quarante ans."

Coach de réintégration pour tout le monde

Demander aux collègues de coacher activement les personnes ayant été longtemps absentes est également possible. "Pour les employés du VDAB ayant été longtemps malades, nous faisons appel à des coaches de réintégration", explique Elke De Schryver, porte-parole du VDAB Oost-Vlaanderen. "Les membres du personnel du VDAB qui ont été sélectionnés pour ce rôle ont reçu une formation spécifique en la matière."

Comment fonctionne un modèle de politique de bien-être sur un lieu de travail ? Les membres du personnel ayant été absents pendant plus de 6 semaines pour cause de maladie sont contactés par un coach de réintégration. Le travailleur absent reçoit d'abord une lettre mentionnant comment procéder pour un retour en douceur au bureau. Un appel téléphonique d'un coach de réintégration suit une semaine plus tard. Celui-ci explique le but de l’accompagnement. Enfin, l'employé choisit alors d’accepter ou de refuser cette offre d’accompagnement.

Le coach de réinsertion discute avec le collègue absent en lui demandant comment il va, s'il est prêt à retourner au travail ou à partir de quand il se sentira d’attaque, si des ajustements sont nécessaires pour optimiser son retour et quelles alternatives ou ajustements peuvent être proposés. La politique de réintégration n'est pas un contrôle et n’est pas obligatoire.

(eh/jy)

4 décembre 2017
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