Crédit-temps
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Peut-on exercer un flexi-job pendant une interruption de carrière ?

Quel est l’impact du crédit-temps sur une personne ?

Dries Nollet a consciemment choisi de travailler en quatre cinquièmes.
Mettre sa carrière sur pause pour commencer quelque chose de nouveau ou se donner un peu de temps libre supplémentaire. En quoi cela impacte-t-il une personne ? Nous avons interrogé deux employés à ce sujet.

Il y a trois ans, Dries Nollet est allé voir son directeur du personnel pour lui demander s'il pouvait bénéficier d'un credit temps. "La combinaison de mon emploi à temps plein avec mes travaux de rénovation à Gand faisaient que j'étais constamment sous pression. Ce n'était pas le schéma de vie que j'avais en tête. J'ai eu de la chance que mon employeur ait presque immédiatement accepté de m’octroyer un crédit-temps. Nous avons convenu que je puisse travailler quatre jours par semaine. Cela signifiait que mon salaire serait environ 20% moins élevé mais, en contrepartie, j’aurais trois jours par semaine que je pourrais remplir comme bon me semble. Cela marqua la début d’une vie dans laquelle je me sentis beaucoup mieux."

Aujourd'hui, Dries travaille toujours en quatre cinquièmes. Certes, il n'est plus sous le statut du crédit-temps mais bénéficie d'un contrat à temps partiel. "Cela a des implications sur ma pension mais la qualité de vie que j’en retire est inestimable." Dries ajoute aussi que travailler en quatre cinquièmes lui a appris à gérer son temps de manière optimale.

Check : Que faire si vous n'aimez plus votre travail ?

"Vu que travailler cinq jours sur cinq est une norme, vous pouvez difficilement nier que vous êtes 'hors norme'. En revanche, cela vous fait réfléchir à ce que vous voulez vraiment. Ce n’est pas parce que le système vous impose quelque chose que vous devez obligatoirement vous y conformer, n’est-ce pas ?"

Passion ou perspicacité commerciale ?

Échanger son emploi à temps plein au gouvernement contre une interruption de carrière complète. Pour Geeraard De Groote, ce fut une étape de taille mais logique. "Mon amour pour la musique m'a encouragé à sauter dans l'inconnu. Ne serait-il pas merveilleux de créer un business qui puisse conseiller les gens au sujet de l’instrument de musique qui leur convient le mieux ? En 1988, j’ai signé un bail de location de neuf ans et lancé mon propre magasin de musique à Bruges. Je me suis vite rendu compte que la passion ne suffisait pas pour réussir, je me devais aussi de maîtriser une série de compétences commerciales."

Geeraard De Groote

Geeraard a beaucoup appris pendant la période où il gérait son magasin. "Je viens d'une famille d’employés. Je n'avais aucune expérience en matière de travail indépendant. Un tel projet m’a fait découvrir à quel point il était important d'avoir un plan financier, de prendre soin de sa stratégie marketing et de se construire un réseau solide. Faire du commerce est extrêmement difficile. Si vous devez rivaliser avec les grandes entreprises qui achètent à des prix beaucoup moins chers, vous savez qu'il s’agit d’une bataille que vous ne pourrez pas gagner. Ce fut la principale raison pour laquelle je mis un terme à la gestion de mon magasin de musique et que je suis retourné travailler dans l’institution gouvernementale qui m’employait précédemment."

Extra : Quels éléments jouent en défaveur d'une gestion optimale du temps ?

Vieillir comme Aznavour

Geeraard n'a jamais regretté d'avoir été manager pendant neuf ans. "Aujourd'hui, de nombreux clients font encore appel à mes conseils et je retire encore énormément de satisfaction de ces contacts interpersonnels", affirme Geeraard qui aura bientôt soixante ans.

"Je travaille en quatre cinquièmes, et ce toujours au sein de la même institution gouvernementale. Ensuite, je consacre tout mon temps libre à mes passions : jouer de la guitare et du saxophone. En juillet et en août, je travaille à mi-temps parce que mon agenda de musicien est chargé. Une combinaison idéale : un travail qui me offre une certaine sécurité et du temps pour entretenir ma passion. Il me reste encore des ambitions comme par exemple celle d'apprendre un nouvel instrument de musique. Si je pouvais vieillir avec ma musique comme Charles Aznavour l'a si bien fait, je signerais tout de suite des deux mains."

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(eh/ll)


18 octobre 2024
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