Réponses à 13 questions au sujet du treizième mois
En quoi consiste ce fameux treizième mois que certains employeurs offrent à leurs collaborateurs ?
Peter De Waele a été détective en pédopornographie/pédophilie à la Police Judiciaire Fédérale depuis une vingtaine d'années. "Un travail difficile. De l'interrogatoire aux photos, j’étais en permanence confronté au pire de ce que l’on peut rencontrer sur terre", explique-t-il. Finalement, la commissaire générale Catherine De Bolle l'a approché afin qu’il devienne porte-parole de la police fédérale. "Elle voulait de nouveau quelqu'un qui porte l’uniforme. Un visage connu tant du monde extérieur que des collègues au sein de la police, quelqu’un qui soit l'un d'entre eux et qui sache aussi ce que c'est que de faire face à des bagarres ou à des accidents."
Cela fait maintenant trente ans que Peter travaille pour la police et il est passé par presque tous les échelons de la hiérarchie : de garde d'ambassade à la brigade d'enquête spéciale. Il n'a pas de diplôme supérieur. "L’école n’était pas faite pour moi. Je suis entré à la police quand j'avais dix-huit ans et je n'avais pas terminé mes études secondaires", explique-t-il. "Après cela, j'ai regretté jusqu'à l'âge de trente ans de ne pas avoir étudié. Un certain nombre d'enseignants de mon école secondaire ont sûrement dû tomber de leur chaise quand ils ont vu à la télévision que leur élève rebelle était devenu porte-parole de la police."
L'absence de diplôme ne lui a pas posé trop de problèmes. "Pour certains postes, tels que les fonctions managériales dans des asbl, un diplôme universitaire est nécessaire. Je ne sais pas non plus si, de ne jours, je pourrais devenir porte-parole de la police en débarquant à l'âge de 18 ans sans diplôme", poursuit-il. "Quoi qu'il en soit, avec ou sans diplôme : il faut toujours avoir de l'ambition dans la vie."
Que doit savoir faire un porte-parole ? "Vous devez être capable d’expliquer les choses facilement." De plus, l'authenticité est importante. "Mes constructions de phrases ne sont pas toujours parfaites et j’ai tendance à trop souvent dire 'euh' mais, en étant authentique, cela choque beaucoup moins." Selon lui, la communication est avant tout une estimation de la perception. "Quand j'entends des porte-parole d'autres organisations, ils doivent souvent faire des efforts pour faire apparaître leur organisation dans les médias. C'est tout l'inverse avec la police. Si nous avons de nouveaux chiens de détection, ils apparaîtront dans le journal le lendemain. Notre organisation est extrêmement médiatisée. Vous devez être en mesure d'en évaluer l'impact."
Peter semble visiblement connaître le succès. À sa grande surprise, il a été élu meilleur interviewer par d'autres porte-parole et journalistes cette année à l'occasion de la Nuit du porte-parole. Pas mal pour un rebelle sans diplôme.
Vincent est diplômé en psychologie clinique. "J'étais destiné à un emploi dans la prestation de services. J'ai brièvement travaillé dans un centre d'orientation et d'éducation mais j'ai rapidement remarqué que ce n'était pas fait pour moi. Je trouvais cela très lourd mentalement et j’avais trop souvent tendance à ramener mes problèmes professionnels à la maison."
Vincent s’est donc orienté vers autre chose. "J'ai effectué un certain nombre de missions intérimaires dans le département administratif d'Aquafin. Je trouvais que c'était un bon employeur : bonne ambiance de travail, avantages extra-légaux, équilibre entre vie privée et professionnelle et horaires de travail flexibles", explique-t-il.
Finalement, Vincent a décroché un contrat permanent chez Aquafin et a effectué des tâches plus diversifiées au sein du service des achats. Il a ensuite évolué vers le poste de conseiller en communication et de médiateur à temps partiel. Enfin, il sera bientôt chef de projet pour l'amélioration continue au sein d’Aquafin, en combinaison avec les responsabilités de gestion des connaissances et de coach de formation. Voilà à quoi ressemblera son quatrième emploi chez Aquafin.
Sa formation en psychologie lui a-t-elle été utile pendant toute ses années ? "Oui, lorsque j’ai travaillé comme médiateur. La psychologie et la communication sont deux compétences cruciales", explique-t-il. Que pense-t-il de ses études ? "C’est un bon bagage mais, lorsque vous êtes jeune, vous choisissez souvent votre orientation d'étude avec une certaine ignorance et une idéologie. Dans mon cas, je souhaitais principalement aider les gens. Je conserve toujours cette motivation intrinsèque pour mon travail actuel et futur."
La famille de Marc possédait une boulangerie dans laquelle il donnait un coup de main. Il a ensuite travaillé dans le secteur de la vente au détail dans diverses chaînes de magasins. Il est désormais employé chez Lidl depuis sept ans. "C’est ici que j’ai appris le plus", explique-t-il. Aujourd'hui, il dirige le magasin Lidl de Duffel. "Ce n'est pas notre plus gros point de vente mais, selon les clients, c’est un très bon magasin", dit-il avec modestie. A Duffel, il gère une équipe de dix-huit personnes travaillant sous forme de shifts. "Nous ouvrons le matin et commençons à quatre personnes, nous terminons la journée à cinq et, pendant le week-end, nous sommes sept en permanence."
Un parcours remarquable pour quelqu'un qui est à la base soudeur de formation, bien qu'il n'ait jamais pratiqué cette profession. "C'était une formation logique dans une école située près de chez moi mais cela ne me convenait pas vraiment".
Marc a rejoint Lidl en tant qu'administrateur de magasin et a ensuite grandi en tant que directeur de magasin. "Ensuite, il y a eu un gros switch. J'ai dû passer moins de temps à manipuler les produits et plus de temps à gérer le magasin et les gens. Au début, je me suis posé des questions. À mon âge, je pensais honnêtement avoir fait le tour de la profession. J’avais tort et j’ai finalement constaté qu'investir plus de temps dans les employés portait ses fruits", affirme Marc. "Quand les gens travaillent efficacement, le magasin a plus de temps pour certaines opérations de vente au détail, nous créons plus de ventes et nous gagnons du temps", conclut-il.
La transition vers sa fonction managériale actuelle ne s’est pas faite en claquant des doigts. "A un moment, il fallait que j’évolue. Je suis fier de la croissance que nous avons été en mesure de réaliser et heureux des opportunités que j'ai reçues."
Dirk Thery travaillait en République tchèque lorsque nous l'avons contacté au centre de production local d'UNILIN. Cette société est principalement connue du grand public pour son stratifié Quick-Step. Ces parquets composites sont fabriqués sur un site de production en République tchèque.
Dirk travaille depuis dix mois en tant que responsable de la chaîne d'approvisionnement en République tchèque. "Je suis le lien entre les achats, la production et la vente", explique-t-il. "Mon équipe et moi-même veillons à ce que toutes les matières premières soient disponibles à temps et que l’utilisation des machines soit planifiée de manière optimale. Enfin la livraison au client doit être organisée." Il est également responsable de la mise en œuvre de SAP, le progiciel qui prend en charge tous les processus, et d'établir les processus de la chaîne d'approvisionnement et du reporting.
Un ensemble de tâches complet avec beaucoup de responsabilités. Il est surprenant que Dirk n'ait pas suivi un parcours classique. "Je suis autodidacte. J’ai quitté les bancs de l’école à l’âge de 18 ans et me suis formé via des formations relatives à la technologie de l'information et à la chaîne d'approvisionnement", poursuit-il.
Après son service militaire, Dirk est allé travailler comme manutentionnaire et a décidé de développer ses compétences dans des domaines tels que la planification et le transport. Il s'est ensuite orienté vers UNILIN où il travaille désormais depuis seize ans. "J'ai commencé ici en tant que responsable des matériaux du département accessoires, il s’agissait d’une entité relativement nouvelle que j'ai pu développer par moi-même avec mes connaissances en supply chain. Au fil des années, on m’a donné des responsabilités dans différents domaines de la chaîne d'approvisionnement. Je suis très heureux qu'UNILIN m'ait permis d’évoluer de la sorte. Après tout, je n'avais pas de diplôme d'études supérieures mais la motivation, la culture et les connaissances accumulées sont plus importantes qu'un diplôme. En voilà une belle histoire."
"Lors de ma cinquième année à l'école secondaire, je ne suis pas retourné à l'école après les vacances de Pâques. J'avais 17 ans et j'ai déménagé de Bruges à Anvers", c’est ainsi que commence l’histoire de Sarah Lovenweent. Aujourd'hui, cinq ans plus tard, Sarah est responsable d'un bureau Accent à Anvers et gère une équipe de trois personnes.
Sa carrière vaut le détour. Après avoir brièvement travaillé dans une succursale de Belgacom, elle a commencé chez Accent en tant que consultante intérimaire. "Au début, j'étais responsable du recrutement des commis de magasin et ensuite des ouvriers, ce qui me convenait le mieux car je travaillais à la fois en interne et en externe", explique-t-elle. Ensuite, elle a travaillé au bureau situé devant le port d'Anvers et en a finalement pris les commandes. "Je suis très bien formée par Accent. Bien sûr, vous devez toujours travailler dur mais j’ai bénéficié d’un excellent suivi."
C’est surtout au cours des deux ou trois dernières années que Sarah a constaté que les règles du marché du travail, et en particulier du secteur de l’intérim, changeaient. "Avant, je devais chercher de bons postes vacants avant de trouver les bons candidats. Aujourd'hui, c'est l'inverse. Les entreprises doivent chercher les bons candidats car ils sont rares." Sarah est satisfaite du travail qu’elle exerce actuellement. "J'aime beaucoup mes clients, mes employés intérimaires et mes collègues plus proches", dit-elle avec enthousiasme tout en n’excluant pas occuper une fonction encore plus élevée. "Aujourd'hui, je dirige une équipe de trois collègues mais j’aimerais la voir grandir encore plus". Voilà comment elle conçoit son avenir professionnel.
"Je travaille pour la même entreprise depuis trente ans", explique Luc Geeroms, qui a d'abord été actif dans le service de prévention et de protection. Son travail a également évolué depuis son arrivée . "Lorsque Attentia a été fondée en 2006 par un certain nombre d'entreprises existantes dans les domaines des ressources humaines, du secrétariat social, de la prévention et du bien-être, j'étais responsable de 95 voitures de société. Aujourd'hui, il y en a 485 ", explique-t-il.
Un gestionnaire de flotte est quelqu'un qui travaille de manière autonome et en étroite collaboration avec une société de leasing. Et bien sûr avec ses collègues, ses 'clients'. "Je connais très bien 485 personnes et je travaille avec elles. Je suis aussi généralement la première personne que les collègues appellent quand ils ont eu un accident. Certains sont parfois en état de panique et mon job est de les rassurer autant que possible", précise Luc.
Luc a suivi une formation d'infirmier social et en voit certains aspects apparaître dans son travail. Attentia est responsable du bien-être des conducteurs qui ont une voiture de société. Par souci d'ergonomie, ils reçoivent un siège sur mesure et une voiture avec boîte de vitesses automatique. Il répond également aux plaintes et aux questions des administrateurs. Si une collègue est enceinte de jumeaux et roule dans une petite voiture, l’entreprise se charge par exemple de lui fournir un véhicule plus grand.
Selon ses propres dires, il n’est pas un grand fan de voitures. "Ayant trois enfants et petits-enfants, j'ai toujours eu une voiture familiale", conclut-il.
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(eh/jy)
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