Equilibre vie privée/professionnelle
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Ces grandes entreprises qui recourent à l’esclavage et au travail des enfants

Chaque jour, nous pouvons être amenés à cautionner l’esclavage à travers certains achats. Nous ne le savons pas toujours, mais plusieurs corporations y recourent plus ou moins directement.
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Une réalité encore plus déplorable lorsqu’elle concerne des enfants. Quand l’appât du gain supplante l’éthique : découvrez 5 cas où esclavage et travail des enfants contribuent à l’élaboration de produits du quotidien.

Philip Morris

En 2010, à la suite d’un rapport de Human Rights Watch sur le recours à l’esclavage dans les fermes de tabac au Kazakhstan Philip Morris a été contraint de reconnaître qu’au moins 72 enfants, âgé jusqu’à 10 ans, travaillaient chez ses producteurs.

Pour produire les 1500 tonnes de tabac vendues par Philip Morris, les fermes kazakhes employaient également des migrants, à qui elles confisquaient le plus souvent le passeport. Ceux-ci étaient également forcés à effectuer des heures supplémentaires sans compensation.

Victoria’s Secret

Pourtant, la marque prétend vendre des lingeries réalisées à partir de coton « équitable ». Le problème ? Ce coton est en partie ramassé par des enfants. C’est une enquête récente de Bloomberg au Burkina Faso qui a jeté le pavé dans la mare. Elle raconte notamment l’histoire de Clarisse, une jeune fille de 13 ans retirée de l’école pour aller travailler dans les champs de coton, et régulièrement battue car elle ne travaillait pas suffisamment vite.

En 2008, un rapport de Helvetas décrivait déjà une situation similaire pour des centaines d’enfants. Après avoir longtemps ignoré ces accusations, Victoria’s Secret s’est décidée à communiquer fin 2011, condamnant officiellement le travail des enfants et promettant d’investiguer sur les allégations. Lesquelles ont dû être confirmées depuis lors, puisque la marque ne se fournit plus au Burkina Faso.

KYE et d’autres fabricants chinois

KYE est l’un des plus importants fabricants de composants informatiques. Cette corporation taïwanaise s’est rigoureusement faite épingler en 2010 dans un rapport du Comité du Travail américain. Parmi les nombreuses irrégularités relevées :

  • 15 heures de travail par jour, 7 jours par semaine pour des étudiants censés être en alternance
  • Une rémunération de 0,65 $ par heure
  • La température au sein de l’usine se rapproche souvent des 30 degrés. Pas d’air conditionné
  • 14 employés par dortoir
  • Nombreuses plaintes pour harcèlement sexuel de la part des agents de sécurité.

Et pourtant la corporation juge les conditions de travail de ses employés « excellentes »…

Microsoft est l’un des plus importants clients de KYE. D’autres marques, comme Nokia ou plus récemment Apple (avec le fabricant Foxconn), ont également été pointées du doigt récemment pratiques similaires.

Les clients du coton ouzbek

Urban Outifitters, Forever 21, Aeropostale (marques d’habillement) et Toys’R’us ont un point commun : le coton qu’ils utilisent pour leurs produits vient d’Ouzbékistan, pays où l’Etat même envoie ses enfants sur les chaînes de production. Il faut dire que le coton y est un véritable or blanc qui représente près de 15 % du PIB du pays.

Alors que plus de soixante marques de vêtements ont promis de ne plus acheter de coton ouzbek, Urban Outifitters, Forever 21, Aeropostale et Toy’R’us, elles, continuent de compter sur la bonne foi de leurs prestataires quant au respect du droit du travail.

Hershey’s

Ce géant du chocolat, dominateur sur le marché américain (44 % des parts), a récemment annoncé un investissement de 10 millions de dollars afin que sa nouvelle gamme de chocolats soit produite à partir de cacao certifié par le label Rainforest Alliance. Premier problème : cet organisme de certification agricole n’est pas une garantie de commerce équitable, puisqu’il n’exige par exemple pas de revenu minimum pour le petit producteur.

De plus, la principale raison de cet investissement était selon Business Pundit d’empêcher la diffusion d’un spot durant le Super Bowl sur le recours au travail des enfants dans la production des produits Hershey’s. Malgré une position officielle se voulant rassurante, il semblerait que des milliers d’enfants d’Afrique de l’Ouest continuent de travailler dans les champs de cacao pour produire les barres chocolatées de l’enseigne.

(jt) 

13 juin 2012
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